Zurich (awp) – La Bourse suisse se préparait à une ouverture en baisse mercredi matin, après avoir terminé de peu dans le vert la veille. Les observateurs du marché étaient moins confiants en raison des motions de censure qui devraient conduire à la chute du gouvernement français et lorgnaient sur les indices PMI des services de la zone euro et aux Etats-Unis, ainsi que sur la publication du Livre Beige de la Fed.
« Les indices européens devraient ouvrir sans réelle tendance ce matin dans le sillage de la clôture américaine et en attendant le vote de censure à l’égard du gouvernement français qui aura lieu cet après-midi et qui pourrait à nouveau laisser le pays sans un Premier ministre», prédisait un peu plus tôt l’analyste John Plassard de Mirabaud Banque, dans son commentaire boursier matinal.
Il note que l’instabilité politique du pays voisin a des conséquences directes sur les marchés : « Au niveau boursier tout d’abord, les rendements des obligations souveraines françaises se rapprochent de ceux de l’Italie, traduisant une perte de confiance des investisseurs dans la stabilité budgétaire du pays.
« Cette incertitude a également impacté la performance boursière, le CAC 40 étant sous-performant par rapport aux autres indices européens, affichant seulement +1,8% sur un an (-3% depuis le début de l’année), contre plus de 20% pour Allemagne ou Espagne », ajoute-t-il.
Chez Jefferies, l’analyste Mohit Kumar estime que le marché est « relativement optimiste » quant à la politique française, pour deux raisons : « Premièrement, la plupart des comptes ‘fast money’ sont déjà à découvert sur la France. Dans nos indices de positionnement, les obligations françaises sont à -4,1 (sur une échelle de -10 à +10). Deuxièmement, nous ne sommes pas en présence d’un risque de poussée comme c’était le cas. La Grèce après la crise financière mondiale ou l’Italie en raison des risques politiques. Même si le gouvernement tombe, nous voyons les spreads augmenter jusqu’à 100, puis s’élargir progressivement au premier trimestre à mesure que l’offre nette augmente.
Dans la zone euro, la publication de l’indice PMI du secteur des services de novembre était attendue dans la matinée, tandis que des données sur le même sujet devraient également être publiées aux Etats-Unis plus tard dans l’après-midi. Les investisseurs attendaient également le Livre Beige de la Réserve fédérale (Fed), un document préparatoire de la banque centrale américaine pour la prochaine réunion du Federal Open Market Committee, un organe de la Réserve fédérale américaine, les 17 et 18 décembre.
La directrice générale de la Fed de San Francisco, Mary Daly, « a déclaré qu’il n’y avait aucune certitude que la Fed réduirait ses taux ce mois-ci, mais que l’option restait sur la table. L’activité sur les contrats à terme sur les fonds fédéraux donne plus de 70% de chances d’une nouvelle réduction de 25 points de base lors de la réunion du FOMC de ce mois-ci. Les données sur l’emploi et l’inflation de cette semaine. la semaine prochaine aura le dernier mot», note pour sa part l’expert de Swissquote Ipek Ozkardeskaya.
Vers 9h05 à la Bourse suisse, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,22% à 11’808,808 points, le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,06% à 1950,93 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,13% à 15’716,70. points. Sur les trente principales valorisations, 14 étaient dans le rouge et seize dans le vert.
Le géant pharmaceutique Novartis affiche la plus forte baisse (-1,6%). Viennent ensuite Swiss Life (-1,2%), dont la banque JPMorgan a abaissé sa note de «sous-pondérée» de «neutre» et a réduit l’objectif de cours de 720 francs à 670 francs suisses, et par Kühne + Nagel (-1,1%).
Les autres poids lourds du marché ont également cédé du terrain, Nestlé de 0,4% et le bon Roche de 0,2%.
En tête de liste se trouvaient Logitech (+1,1%), Partners Group et ABB (+0,8% chacun). Barclays a relevé l’objectif de prix du spécialiste de l’électrotechnique et de l’automatisation à 42 francs suisses, contre 40 francs auparavant.
Sur l’ensemble du marché, CPH Group cède 0,4%. Le groupe industriel lucernois, via sa division Perlen Packaging, a acquis pour un montant non divulgué LOG Pharma, spécialiste israélien des solutions pour l’industrie pharmaceutique et médicale, également actif en Hongrie. La transaction devrait être finalisée au premier trimestre 2025.
Kudelski, quant à lui, est resté stable. Sa division Kudelski IoT a conclu un partenariat stratégique avec le taïwanais PUFsecurity, visant à fournir des solutions de sécurité avancées pour les appareils connectés.
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