Les dirigeants de Taïga ont-ils joué franc-jeu avec les investisseurs dans les mois qui ont précédé la faillite du constructeur québécois de motoneiges et de motomarines électriques ? Non, selon une demande d’action collective visant à obtenir une compensation pour les petits actionnaires qui ont tout perdu.
Récemment déposé à la Cour supérieure du Québec, le document cite, entre autres, Samuel Bruneau, cofondateur de la jeune entreprise et PDG lorsqu’elle s’est tournée vers le Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) en juillet dernier – une décision qui a fait perdre 20 millions à Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois.
Cinq autres personnes – Michael Fizzell, Andrew Lapham, Martin Picard, Francis Séguin et Timothy Tokarsky – qui faisaient partie du conseil d’administration sont également visées.
Pour le moment, la démarche de la firme Lex Group, qui est réalisée pour le compte d’un investisseur québécois, ne cite pas encore Taiga. La société, rachetée par l’investisseur britannique Stewart Wilkinson en octobre dernier, bénéficie encore pour quelques semaines encore de la protection des tribunaux.
En substance, on reproche à M. Bruneau et aux autres administrateurs de ne pas avoir dressé un portrait juste de la situation du constructeur québécois, alors qu’il connaissait des problèmes de production. Cela a empêché les investisseurs de prendre des décisions éclairées.
« En ne veillant pas à ce que Taïga prenne les mesures nécessaires pour s’assurer que ses états financiers ne contiennent pas de fausses déclarations [de sa situation]les défendeurs ont manqué à leurs obligations », indique la demande.
Les allégations n’ont pas encore été testées devant les tribunaux. L’entreprise n’a pas répondu à un e-mail de La presse demandant une réponse à la demande d’action collective.
Chute vertigineuse
Après des débuts prometteurs à la Bourse de Toronto en 2021, où le titre se négociait à un peu plus de 13 $, le titre de Taiga perdait constamment du poids, tandis que la jeune entreprise éprouvait notamment des difficultés à augmenter son taux de croissance. production et trouver de nouvelles sources de financement.
Un rapport de La presse publié le 16 novembre a levé le voile sur les difficultés rencontrées par l’entreprise dans sa phase d’industrialisation. Le cabinet d’avocats le mentionne également dans sa demande.
« L’article révèle que l’entreprise […] a souffert d’une multitude de problèmes opérationnels et de fabrication qui l’ont empêché d’atteindre un rythme de production constant en plus d’entraîner des défauts de fabrication de ses produits », ajoute Lex Group, sur son site Internet.
Lire Victime de « Death Valley »
Taiga, qui n’a jamais été rentable depuis sa création en 2015, avait des dettes de 93 millions d’euros au moment de son dépôt de bilan. La production est à l’arrêt depuis avril dernier à son usine située dans l’arrondissement montréalais de LaSalle.
On ne connaît pas le prix payé par M. Wilkinson dans le cadre de la transaction qui lui a permis de mettre la main sur le constructeur québécois.
Selon les informations de Deloitte, la société responsable de la restructuration juridique de Taiga, l’entrepreneur britannique aurait promis d’injecter plusieurs millions dans le fonds de roulement du spécialiste des motoneiges et des motomarines électriques pour lui permettre de redémarrer.
La transaction prévoit que la nouvelle version de l’entreprise québécoise assumera des prêts de 24 millions précédemment accordés par l’agence fédérale d’aide à l’exportation Exportation et Développement Canada.
M. Wilkinson est fondateur et investisseur de Vita Powers, spécialiste européen de la conception et de l’intégration de groupes motopropulseurs électriques pour bateaux de plaisance et commerciaux.
Apprendre encore plus
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- 2015
- Année de création de Taiga
Source : Taïga
- 9,7 millions
- Valeur marchande de l’entreprise lorsqu’elle s’est mise à l’abri de ses créanciers le 10 juillet
Source : Bourse de Toronto
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