Un retraité au grand cœur qui aide les sans-abri avec leurs finances fera son 1000e blood donation to Héma-Québec.
“Je suis en bonne santé et je ressens une grande satisfaction de savoir que d’autres personnes pourront survivre plus longtemps grâce à mon don”, explique-t-il dans une interview à Journal Jean-Guy Dionne, qui se rendra au centre de don Héma-Québec de Sainte-Foy le 9 décembre prochain pour donner du sang pour les 1000e fois pendant 59 ans. Un rituel hebdomadaire qu’il impose le lundi soir, après l’heure de pointe.
Depuis plusieurs années, M. Dionne a choisi de donner du plasma sanguin, un liquide riche en protéines présent dans le sang. Lorsqu’il présente son bras pour la perfusion, on extrait quelques millilitres du liquide doré, qui sert à fabriquer des médicaments ultra-spécialisés comme le facteur VIII, indispensable pour les hémophiles, ou l’albumine, qui est utilisée en cas d’hémorragie grave.
Par rapport à un don de sang classique, le don de plasma nécessite de rester immobile pendant environ 45 minutes. Mais comme la majeure partie du liquide est réinjectée, le donneur récupère très rapidement et peut faire un nouveau don au bout de six jours (contre 51 jours pour un don de sang).
Près de 60 ans de dons
«J’ai commencé à donner à l’âge de 19 ans, alors que j’étudiais en économie à l’Université Laval», explique l’ancien fonctionnaire, qui a travaillé notamment pour le ministère de l’Agriculture du Québec pendant plus de 20 ans.
Il se souvient que le fils d’un de ses amis souffrait d’une maladie rare qui ne pouvait être soignée qu’avec un médicament à base de plasma sanguin. Cet enfant n’a pas survécu, mais les médicaments lui ont permis de dépasser son espérance de vie de plusieurs années.
Comme lui, des milliers de personnes au Québec dépendent de produits pharmaceutiques à base de plasma, et aucun traitement de synthèse ou à base de sang animal ne peut remplir ces fonctions.
Aide aux sans-abri
Le don de plasma n’est pas la seule contribution volontaire de M. Dionne. Il aide les sans-abri de Lauberivière, dans le quartier Saint-Roch, à rédiger leur déclaration de revenus afin de les sortir de la rue. « Ces jeunes ont droit à des remboursements, mais souvent ils ne savent pas comment les obtenir », déplore-t-il.
Mais sa plus grande fierté a été de voir sa petite-fille de 18 ans, Léa, l’accompagner à Héma-Québec pour faire son premier don de sang. « Mon message à vos lecteurs est le suivant : nous n’aurons jamais assez de donateurs. Fais-le.”
Objectif : deux fois plus de plasma
Héma-Québec compte actuellement 26 000 dons de plasma sanguin et souhaite doubler ce nombre d’ici trois ans.
« Plusieurs d’entre eux font des dons multiples, ce qui est admirable. Mais il faut doubler notre volume de plasma sanguin», affirme Marie-Pierre Fafard, ingénieure en chimie biomédicale, directrice de l’autosuffisance en plasma à Héma-Québec.
L’ingénieur Marie-Pierre Fafard, directrice de l’autosuffisance en plasma à Héma-Québec.
Photo fournie par Héma-Québec
Le Québec fournit actuellement environ 31 % de ses besoins en plasma et souhaite atteindre 42 % d’ici trois ans. Un nouveau centre ouvrira ses portes le 13 janvier 2025 à Drummondville dans le cadre de cette initiative.
Lorsque M. Dionne a commencé à donner du sang, le plasma était extrait du sang collecté. Mais depuis 2013, Héma-Québec utilise une technique appelée « aphorèse », qui consiste à extraire le plasma sanguin et à réinjecter immédiatement les autres composants (globules blancs, globules rouges, plaquettes, etc.).
Les personnes souffrant de maladies auto-immunes ou immunodéficientes, de maladies neurologiques et de certaines infections doivent absolument recevoir des transfusions de médicaments à base de plasma. Dans certains cas, 160 dons de plasma par an sont nécessaires à la survie d’une seule personne.
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