Le gouvernement Legault met en place un gel de l’embauche des équipes volantes censées aider le réseau de la santé en région éloignée, affirme la FSSS-CSN. Le Québec nie cette affirmation et se dit plutôt victime de son succès.
«Hier après-midi, notre employeur nous a annoncé le gel des embauches et le gel du déploiement des personnes qui ne sont pas encore déployées», explique Julien Houle, président du Syndicat des travailleurs du CISSS de la Montérégie Centre – CSN.
Son organisation représente des préposés aux bénéficiaires qui sont envoyés notamment sur la Rive-Nord et en Abitibi-Témiscamingue pour prêter main-forte aux hôpitaux et CHSLD confrontés à une pénurie de main-d’œuvre.
À l’Hôpital Sainte-Justine, d’où sont originaires les infirmières de l’équipe publique de vol, une discussion similaire a eu lieu avec le syndicat.
Après avoir constaté qu’il n’y avait plus d’offres d’emploi sur le site gouvernemental dédié à l’équipe volante, Élisabeth Gagnon-Tremblay a contacté l’employeur. «Il m’a dit que, pour le moment, il ne pouvait pas embaucher», raconte la présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN.
Québec nie
Après la publication d’un communiqué pour dénoncer la situation, le ministre de la Santé a publié un message sur la plateforme X pour démentir tout gel des embauches au sein des équipes volantes.
«Nous voulons être flexibles et les équipes volantes vont dans ce sens», écrit Christian Dubé.
Du côté de l’agence Santé Québec, on assure avoir toutes les demandes nécessaires en main, tout en niant également l’imposition d’un gel.
« Nous avons actuellement un grand nombre d’applications potentielles dans nos systèmes, avec plus d’une centaine en cours d’évaluation. Les affichages externes reprendront progressivement lorsque de nouvelles candidatures seront requises », précise son porte-parole, Jean Nicolas Aubé.
Quant à l’affirmation selon laquelle les personnes prêtes à partir n’auraient pas été déployées, il explique que les besoins de l’établissement qui devait les accueillir ont changé. « Cela a eu un impact sur le déploiement de certains membres de l’équipe de vol public. Nous travaillons à leur réaffectation », explique-t-il.
Crédibilité
Mais ces explications ne satisfont pas le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« Sur la Côte-Nord, il n’y a que 38 infirmières déployées. On nous dit que ce n’est pas suffisant», constate Réjean Leclerc.
D’autant que ces postes sont, par définition, temporaires. « Que va-t-il se passer lorsque les gens partiront, s’il n’y a pas de nouvelles personnes qui se présentent ? C’est un gel des embauches », a-t-il déclaré.
Cette décision intervient au moment où Québec cherche à combler un déficit historique de 11 milliards de dollars, mais aussi juste avant les négociations avec les syndicats pour pérenniser les équipes volantes, qui fonctionnent actuellement grâce à une entente provisoire.
Réjean Leclerc admet ne pas savoir laquelle de ces deux raisons pourrait motiver Québec à procéder à un gel des embauches.
Une chose est sûre, le président de la FSSS-CSN ne prête pas beaucoup d’attention aux démentis venant de Québec. «La crédibilité de la CAQ ne vaut plus grand-chose», dit-il.
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