Après avoir traversé deux années difficiles, Marché Goodfood revoit sa stratégie. En raison du contexte économique actuel, l’entreprise montréalaise de plats prêts à cuisiner propose des formules économiques pour les soupers en semaine et une assiette digne des restaurants recommandés par le Guide Michelin pour se régaler le samedi.
Le fournisseur de repas en ligne souhaite également acquérir des sociétés actives dans le secteur des boissons, des solutions repas et même des produits pour bébés. Genuine Tea, basée à Toronto, spécialisée dans le thé de qualité supérieure, est la première d’une série d’acquisitions que l’entreprise envisage de réaliser.
«Cela marque le début d’une nouvelle stratégie de croissance pour Goodfood», a déclaré son président et chef de la direction, Jonathan Ferrari, lors d’un entretien téléphonique, à la suite d’une conférence avec des analystes pour présenter les résultats du quatrième trimestre et de l’exercice 2024, terminés le 7 septembre. « En plus de rechercher la croissance [en ce qui concerne le nombre d’abonnés et des ventes de] plats prêts à cuisiner, nous construisons un portefeuille de marques nouvelle génération. »
De l’aveu même du grand patron, l’entreprise a littéralement traversé une crise ces deux dernières années. Au sortir de la pandémie, la demande de plats prêts à préparer a chuté. Puis, à l’automne 2022, Goodfood Market a mis fin à son service d’épicerie en ligne.
« [Entre 2022 et 2024]nous avons vraiment essayé de créer une structure de coûts qui puisse assurer la pérennité de l’entreprise. « Cela a définitivement été une crise assez difficile pour Goodfood et pour nos employés », admet-il, alors que le fournisseur de repas célèbre cette année son 10e anniversaire.e anniversaire de sa fondation.
L’ensemble du secteur des plats cuisinés souffre à l’unisson. L’entreprise québécoise Cook it, en difficulté financière, a été rachetée en février par Fresh Prep Foods de la Colombie-Britannique.
Dans son contexte, quelle est la nouvelle vision du Marché Goodfood ? Proposer à la fois des repas abordables à moins de 10 $ pour les consommateurs qui cherchent à économiser et des options haut de gamme pour ceux qui ont des salles à manger de restaurant désertes, mais qui veulent quand même s’offrir du luxe avec une bavette ou un pavé de saumon.
« Une soirée dans un restaurant étoilé Michelin peut coûter 300 $ par personne et nous pouvons avoir ces recettes pour 30 $ par personne », explique M. Ferrari. Cela peut remplacer les soirées au restaurant. »
L’entreprise s’est notamment associée à L’Abattoir, un restaurant de Vancouver recommandé par le Guide Michelin, pour développer des recettes de repas prêts à préparer.
Acquisition d’entreprise
L’acquisition de Genuine Tea, dont les produits seront disponibles sur le site Goodfood Market, s’inscrit également dans cette nouvelle stratégie. D’autres entreprises au Québec, au Canada et peut-être même aux États-Unis suivront au cours de la prochaine année, assure M. Ferrari. “C’est le 10e Anniversaire Goodfood. Nous réfléchissons aux 10 prochaines années et à notre stratégie de croissance. La raison pour laquelle nous souhaitons bâtir un portefeuille de marques de nouvelle génération est que nous souhaitons utiliser toute l’expertise que Goodfood a développée au cours des dernières années pour aider des entreprises plus petites que la nôtre à continuer de croître. »
Défis
Malgré cette nouvelle stratégie, le Marché Goodfood fait face à des défis. Son nombre de clients actifs – ayant passé commande au cours des trois derniers mois – est passé de 124 000 en janvier à 100 000 au quatrième trimestre, soit le même nombre qu’au troisième trimestre. Ainsi, M. Ferrari y voit un signe de « stabilité ».
De plus, Goodfood Market a généré moins de ventes au cours du quatrième trimestre. Les ventes nettes se sont élevées à 34 millions, en baisse de 9 % par rapport à la même période de l’année dernière. Une baisse qui s’explique notamment par la réduction du nombre de clients actifs. L’entreprise a toutefois réduit sa perte nette. Cela fait 3,16 millions, soit une baisse de 14% par rapport à l’année dernière. La lecture des états financiers indique que le montant des dettes dépasse le montant des actifs, mais la trésorerie de 26 millions couvre largement le remboursement d’une dette prévue en mars prochain, d’un montant de 6 millions.
Au cours du trimestre, Goodfood a réussi à atteindre l’équilibre en termes de flux de trésorerie pour la période couvrant les 12 derniers mois au prix d’une réduction drastique de ses investissements. Un niveau qui n’est pas tenable sur une période prolongée et qui devra donc augmenter à l’avenir, souligne l’analyste Martin Landry du Stifel dans une note. « De plus, nous ne prévoyons qu’une hausse limitée du bénéfice d’exploitation (EBITDA) de l’entreprise à l’avenir. Par conséquent, il est difficile à ce stade d’imaginer comment l’entreprise pourra générer durablement des liquidités significatives. »
Goodfood et bref
Fondation : 2014
Président-directeur général : Jonathan Ferrari
Nombre d’employés : 800 à travers le Canada
Siège social : Montréal
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