Selon un rapport qui vient d’être déposé à la Régie de l’énergie, la rémunération globale des employés d’Hydro dépasse de près de 15 % celle de leurs pairs des grandes entreprises.
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Alors qu’Hydro-Québec soutient que la rémunération globale de ses employés est de 5,4 % au-dessus de son marché de référence, une analyse réalisée par la firme Gallagher démontre que l’écart est plutôt de 14,45 %, bien au-dessus de la « zone de compétitivité » de plus ou moins 5 %. recommandé par les experts.
Il s’agit du rapport d’expertise que l’Association des consommateurs industriels d’électricité du Québec (AQCIE) avait produit devant la Régie de l’énergie dans le dossier tarifaire actuel d’Hydro-Québec.
«Dans un contexte où le premier ministre demande aux organismes et aux ministères de respecter leurs budgets et où on nous dit de nous serrer la ceinture, pendant ce temps, à Hydro-Québec, les dirigeants et les employés sont payés 15 % au-dessus du marché», déplore Jocelyn B. Allard, président de l’AQCIE.
Le marché de référence d’Hydro-Québec est composé, entre autres, de grandes entreprises et de municipalités.
Contexte
À la suite d’une demande de la Régie de l’énergie, Hydro-Québec a déposé en août 2024 une mise à jour de l’étude comparative 2020 réalisée par la firme Normandin Beaudry pour évaluer la rémunération globale de ses employés. Celui-ci estime l’écart salarial des salariés d’Hydro à 5,4 % par rapport à son marché de référence.
L’étude comparative 2020 a pris en compte la rémunération directe (salaire de base et rémunération incitative), les régimes de retraite et les assurances collectives de 44 organismes, dont 27 % d’organismes municipaux ou universitaires et de sociétés d’État.
C’est dans ce contexte que l’AQCIE et le CIFQ ont retenu les services de la firme Gallagher afin de remettre en question et valider les résultats et conclusions contenus dans l’étude.
Gallagher s’est permis de réévaluer certains éléments du rapport Baudry pour démontrer que la méthodologie utilisée par Normandin Beaudry, une firme embauchée par Hydro-Québec, a pour effet de sous-estimer le potentiel salarial « normal » chez Hydro-Québec par rapport à son marché de référence.
Ce n’est pas 5,4 % au-dessus du marché de référence comme le prétend Normandin Beaudry, mais quand on prend en compte tous les éléments de rémunération, c’est plutôt 14,45 % au-dessus de la zone concurrentielle, au-dessus du marché de référence, conclut le cabinet Gallagher.
Réduire les dépenses
Rappelons qu’en mars, Québec avait demandé aux sociétés d’État d’identifier l’équivalent de 1 milliard de dollars sur quatre ans en réductions de dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire. La demande visait Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société des alcools du Québec (SAQ), la Société québécoise du cannabis et Investissement Québec.
Concernant Hydro-Québec, le ministre des Finances, Éric Girard, a déclaré : « Ce sera à Hydro-Québec d’identifier les endroits où elle pourra réduire ses dépenses. […] La réponse viendra d’Hydro-Québec lorsque nous nous asseoirons avec eux et discuterons avec eux. Nous voulons des efforts, puis ils nous diront où ils peuvent faire ces efforts.
Écarts salariaux totaux
- Cadres intermédiaires 2,2%
- Cadres d’encadrement 5,8%
- Professionnels 13%
- Spécialistes 31%
- Ingénieurs 34%
- Technologues 15%
- Transactions -2,1%
- Employés de bureau 11,5%
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