(Toronto) Une nouvelle enquête révèle que moins d’automobilistes ont l’intention d’acheter un véhicule électrique lors de leur prochain achat de voiture.
Publié hier à 13h50
Ritika Dubey
La Presse Canadienne
Le rapport Mobility Consumer Index d’EY montre que les intentions globales des personnes interrogées d’acheter un nouveau véhicule ont augmenté de 6 % par rapport à l’année dernière. Mais ils sont moins nombreux à se tourner vers l’achat d’un véhicule électrique.
Les intentions d’achat d’un véhicule entièrement électrique, hybride rechargeable ou hybride au cours des deux prochaines années ont légèrement diminué, à 50 % cette année, contre 52 % en 2023, selon le rapport publié mercredi.
Cela rompt avec la tendance à la hausse de ces dernières années. En 2021, environ 35 % de tous les acheteurs potentiels de véhicules au Canada étaient intéressés par un véhicule électrique ou hybride, ce chiffre est passé à 46 % en 2022.
« L’aplatissement de la courbe est quelque chose de nouveau que nous constatons », a déclaré Jennifer Rogers, leader du secteur de l’automobile et des transports chez EY Canada, dans une entrevue.
En ce qui concerne les véhicules entièrement électriques, les intentions d’achat sont tombées à 15 % cette année, contre 18 % l’année dernière.
Les principales préoccupations des personnes interrogées sont l’autonomie limitée, le prix des véhicules électriques, le remplacement coûteux des batteries et le manque d’infrastructures de recharge.
“Le manque d’infrastructures de recharge et l’anxiété liée à l’autonomie vont de pair”, déclare M.moi Rogers, ajoutant que les gens sont particulièrement préoccupés par la recharge de leur véhicule à l’extérieur de leur domicile.
Elle affirme que l’amélioration des infrastructures de recharge publiques peut réduire l’anxiété liée à l’autonomie chez les conducteurs de véhicules électriques.
“Il sera très difficile de convaincre les consommateurs de franchir cette prochaine étape sans qu’ils soient rassurés sur la possibilité de recharger hors de chez eux”, pense M.moi Rogers.
Elle estime que les préoccupations des consommateurs doivent être prises en compte si le Canada veut atteindre son objectif de vendre 100 % de nouveaux véhicules légers à zéro émission d’ici 2035.
En décembre 2023, le gouvernement fédéral a finalisé son projet d’élimination progressive des ventes de voitures neuves à essence au profit de véhicules zéro émission. Cela se fera par étapes : 20 % en 2026, 60 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2035.
M.moi Rogers affirme que la baisse de la demande de véhicules électriques « montre clairement qu’il y aura beaucoup de pression pour atteindre ces objectifs ».
Le prix des véhicules électriques, combiné à des facteurs économiques défavorables, tels que l’inflation et les taux d’intérêt élevés, peuvent également dissuader de nombreux acheteurs de voitures d’envisager l’achat de véhicules électriques.
Selon le Canadian Black Book, le coût moyen d’un véhicule électrique était d’environ 73 000 $ en 2023.
Pendant ce temps, certains constructeurs automobiles ont retardé ou suspendu la production de véhicules électriques en raison de la baisse de la demande. Ford, par exemple, a repoussé de deux ans son projet de fabriquer des véhicules électriques à son usine d’Oakville, en Ontario.
Les remises gouvernementales ont joué un rôle important pour les personnes envisageant d’acheter des véhicules électriques, avec 28 pour cent des Canadiens affirmant que les incitatifs sont une considération primordiale lors de l’achat, selon le rapport.
Toutefois, les incitations ne suffisent pas à stimuler la demande de véhicules électriques, car il existe moins d’options abordables, explique Mme.moi Rogers.
«Même si des mesures incitatives existent, elles ne suffiront probablement pas à elles seules à modifier le comportement des consommateurs», dit-elle.
Pour ceux qui envisagent d’acheter un véhicule électrique, le coût élevé de l’essence était la principale préoccupation, suivi par les considérations environnementales et les incitations financières, selon le rapport.
M.moi Rogers estime qu’il est facile d’attirer les premiers utilisateurs sur le marché des véhicules électriques, mais qu’il faudra peut-être du temps pour attirer une plus grande cohorte.
«Le prochain groupe de personnes qui devront passer des moteurs thermiques aux véhicules électriques sera un peu plus difficile à convaincre», affirme-t-elle. Ils peuvent être plus sensibles aux prix et ne pas avoir aussi facilement accès à la recharge à domicile. »
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