Les préjugés ont la vie dure. Un baromètre de l’Unédic met en évidence l’écart entre la réalité et la perception du chômage par les Français. Ces derniers connaissent mal leurs droits à l’assurance chômage et la réalité de la situation des demandeurs d’emploi, selon un baromètre annuel publié mardi 26 novembre par l’Unédic. A peine quatre travailleurs sur dix sont certains de leurs droits, même si 28% «je considère qu’il est probable qu’il connaisse une période de chômage au cours des deux prochaines années»un pourcentage en hausse de 4 points sur un an, selon l’enquête réalisée par Elabe en septembre auprès de 4 500 Français, dont 1 500 demandeurs d’emploi.
Ainsi, 30% se disent sûrs d’avoir droit à une allocation et 9% sont convaincus du contraire, alors que la majorité n’en est pas sûre. Près de neuf Français sur dix (87 %) surestiment la proportion de demandeurs d’emploi indemnisés par l’assurance chômage (40 % du total), et seuls 6 % estiment correctement cette proportion, dans une fourchette de 35 % à 45 %. Seul un grand tiers des Français (36%) évaluent correctement le montant moyen de l’allocation chômage, qui est de 1 035 euros, choisissant une fourchette comprise entre 900 et 1 099 euros. La proportion de ceux qui surestiment ce montant est de 37%, en hausse de 2 points par rapport à 2023.
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Six Français sur dix attachés au système français
A 46%, les Français estiment a priori que les allocations «sont un frein au retour à l’emploi». Mais une fois informés du fait que plus d’un demandeur d’emploi sur deux trouve un emploi avant l’expiration de ses droits, seuls 39 % le pensent. A 47%, ils estiment que la durée des droits est “trop longtemps”. Mais après avoir appris que les allocations sont perçues en moyenne pendant dix mois, seuls 38 % d’entre eux partagent cet avis. La part des Français (37%) qui pensent que « La plupart des chômeurs trichent pour toucher des allocations »ne diminue que de deux points une fois informés que 60% des demandeurs d’emploi ne sont pas indemnisés.
Enfin 36% jugent que “Les chômeurs bénéficient de l’aide sociale”et 32% continuent de penser ainsi après avoir été confrontés à la réalité des chiffres, qui montrent qu’un demandeur d’emploi sur deux exerce une activité professionnelle. Malgré ces critiques, six Français sur dix se disent attachés au modèle français d’assurance chômage. « Pour trois Français sur quatre, le fait que des allocations chômage existent rend moins risqué les changements volontaires de vie professionnelle » (changement d’entreprise ou reconversion vers un autre métier), note l’Unédic dans un communiqué.
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