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HP rattrapé par une plainte pour obsolescence programmée

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Cartouches d’encre HP

© cypopcolour / Shutterstock

Qui ne s’est jamais plaint de problèmes de cartouche d’encre sur son imprimante ? Longtemps perçu comme un symbole flagrant de notre perte de contrôle collective sur le numérique, le marché des cartouches risque de connaître un petit séisme. L’association Stop Planned Obsolescence (HOP) a annoncé porter plainte contre le constructeur HP pour délit d’obsolescence programmée.

Alors que le leader mondial du secteur des imprimantes tente désormais de transformer son activité en vendant des abonnements plutôt que des cartouches comme c’était le cas pendant longtemps, l’entreprise a une histoire peu glorieuse.

En 2016, la firme a par exemple tenté de restreindre ses imprimantes pour obliger les utilisateurs à utiliser des cartouches.officiel» approuvé par HP. Rebelote en 2024 ou le constructeur a été la cible d’une action collective aux Etats-Unis pour les mêmes raisons. Ajoutez à cela les plaintes fréquentes des utilisateurs concernant des tampons absorbants soi-disant pleins et autres impressions impossibles par manque de cyan, et vous obtenez un marché qui a longtemps bouleversé les internautes de tous bords.

Et “marre général

Sur les imprimantes, on remarque un sentiment général de ras-le-bol« . Ces appareils seraient même devenus un «symbole de l’obsolescence programmée», explique Flavie Vonderscher, responsable du plaidoyer chez HOP. L’association accuse l’entreprise de «limiter volontairement l’utilisation de cartouches reconditionnées«et avoir mis en place»stratégies illégales, injustes et agressives […] qui visent à encourager la surconsommation de cartouches de nouvelles marques« .

Plus concrètement, HOP reproche au constructeur de limiter l’utilisation de certaines cartouches tierces ou d’occasion ou carrément “bloquer […] l’ensemble de l’appareil, empêchant l’utilisation du scanner qui ne nécessite pas d’encre pour fonctionner.« Loin d’être un bug, ce mariage entre scanner et cartouche est justement au cœur d’une plainte déposée contre HP en 2023 aux Etats-Unis. Opaque”mises à jour“rendrait également certaines cartouches obsolètes”générations plus âgées», déplore HOP.

Selon la plainte de l’association, ces pratiques sont doublement répréhensibles. La mise au rebut des anciennes cartouches serait caractéristique d’une pratique d’obsolescence programmée des produits par logiciel, condamnée par l’article L441-2 du Code de la consommation. Quant au «serrage« Cartouches tierces ou reconditionnées que dénonce HOP, la pratique tomberait sous le coup de l’article L. 441-3 qui, à son tour, condamne »toute technique, y compris logicielle, par laquelle un commerçant vise à rendre impossible la réparation ou le reconditionnement d’un appareil

Rappelons que, selon la loi française (qui est l’une des rares à disposer de dispositions spécifiques visant l’obsolescence programmée), un tel délit peut valoir 2 ans d’emprisonnement, 300 000 € d’amende voire une astreinte pouvant aller jusqu’à 5 % de la moyenne. chiffre d’affaires annuel.

7 500 € par litre d’encre

Cette double condamnation répond à un double affront de HP selon HOP. L’association reproche tout d’abord à la marque de pousser à la consommation et donc à l’épuisement des ressources de la planète, alors même que ces cartouches pourraient être réutilisées au lieu d’être jetées. Selon l’Ademe, une cartouche d’encre «reconditionné“n’inclurait en fait pas”pas plus de 35% de nouveaux éléments,« réduisant considérablement son empreinte carbone.

L’autre problème est moins écologique qu’économique. À parfois 7 500 € le litre, l’encre des cartouches peut rapidement faire un trou dans votre portefeuille ou même vous inciter à acheter une imprimante à la place. Une situation difficilement justifiable lorsque les cartouches tierces ou reconditionnées sont «30 à 70 % moins cher que les cartouches HP neuves», argumente HOP. Pour Flavie Vonderscher, ces pratiques seraient «malhonnête pour les consommateurs, illégal et mauvais pour l’environnement« . Autrement dit, un sujet parfait pour l’association qui se préoccupe autant de son statut d’association de défense des consommateurs que de celui de structure engagée dans la défense de l’environnement.

Ces pratiques seraient malhonnêtes pour les consommateurs, illégales et néfastes pour l’environnement.

Flavie Vonderscher, responsable du plaidoyer chez Hop
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Ce que nous cherchons à faire, c’est de montrer que le délit d’entrave au reconditionnement est indirectement une obsolescence programmée. Les deux sont liés», estime le responsable du plaidoyer. “S’il existe un obstacle au reconditionnement ou à la réparation, on parle d’obsolescence programmée.« . Modifié par la loi de 2021 sur l’empreinte environnementale du numérique, le délit d’obsolescence programmée a désormais plus de mordant. Une modification qui permet à HOP d’envisager une fin heureuse pour sa plainte grâce à un «lime à béton» contre HP.

Parallèlement à cette plainte, HOP a également publié une pétition sur son site pour «permettre aux consommateurs d’agir», selon Flavie Vonderscher. L’objectif affiché est «montrer au constructeur qu’il y a une mobilisation à ce sujet“et d’influencer les travaux actuellement menés par la Commission européenne sur le sujet.”Nous voulons montrer qu’il existe une réelle préoccupation citoyenne pour que les règles en matière d’écoconception ne soient pas mises à mal.», plaide le dirigeant.

 
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