nouveau rachat d’un Français par un opérateur étranger

Met Group, basé en Suisse, annonce l’acquisition de Comax, un producteur d’électricité indépendant qui, après avoir investi dans la cogénération, s’est tourné vers les systèmes de stockage d’énergie par batterie (BESS). L’opération, dont le montant n’a pas été communiqué, est révélatrice d’une tendance de fond dans le secteur. Les petits acteurs de la transition énergétique changent de mains, par le biais de fusions-acquisitions ou d’acquisitions par des fonds d’infrastructures.

Met Group, déjà présent en France à travers ses activités de trading, réalise sa première acquisition d’actifs dans le pays. Cela renforce son portefeuille européen. Le groupe, présent dans 15 pays, revendique un chiffre d’affaires de 24,5 milliards d’euros en 2023. Avec Comax, il ajoute 170 mégawatts de capacité de petites unités de production d’électricité par cogénération et 29 MW de capacité de stockage. ” Comax a surtout plusieurs centaines de MWh de projets en développement. Avec cette acquisition, nous apportons le capital nécessaire à leur réalisation », explique Benjamin Lakatos, PDG de Met Group, convaincu que le marché du stockage d’énergie offre un potentiel de croissance important.

Le développement des énergies renouvelables, en France et en Europe, implique en effet la mise en place de systèmes pour compenser leur intermittence. ” Lorsqu’il n’y a ni vent ni soleil, les consommateurs ont toujours besoin d’électricité. Le premier sujet est la sécurité d’approvisionnement », ajoute Benjamin Lakatos. Plusieurs solutions existent : production nucléaire, hydroélectricité, centrales thermiques au gaz et stockage par batteries. ” Les régulateurs européens poussent les producteurs à se retirer du gaz. Les batteries remplaceront le gaz à terme, mais il est important de souligner que le gaz restera un carburant essentiel pour la transition énergétique», estime-t-il.

Flexibilité payante

Les BESS ont un bel avenir devant eux. Sécuriser l’approvisionnement en électricité, alors que les énergies renouvelables se développent, mais aussi apporter de la flexibilité au marché. Met Group mise également sur cette opportunité de double rémunération. D’une part, les batteries permettent de stocker l’électricité pour la revendre lorsque les prix spot sont plus attractifs et d’autre part, elles peuvent être rémunérées pour la flexibilité apportée au réseau. ” Le problème de la transition énergétique, c’est que de nombreux acteurs attendent des décisions du régulateur, de l’Europe, du soutien financier public… Nous préférons nous concentrer sur les petits actifs, comme BESS, qui peuvent faire la différence. », ajoute Benjamin Lakatos, convaincu qu’il faut faire confiance aux entrepreneurs. ” Nous n’allons pas résoudre seuls les problèmes de la France, mais nous pouvons contribuer à apporter des solutions. ».