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11 000 emplois supprimés ou externalisés dans sa branche sidérurgique

[Article publié le 25 novembre 2024 à 14h21, mis à jour à 16h01] Thyssenkrupp va supprimer ou externaliser 11.000 postes dans sa branche sidérurgique d’ici 2030, a annoncé lundi le groupe. Et pour cause : le conglomérat industriel est confronté à des difficultés croissantes liées à la concurrence de l’acier chinois et à des coûts trop élevés.

Dans cette division qui subit une série de pertes, environ 5 000 emplois seront supprimés tandis que 6 000 seront externalisés, annonce un communiqué de l’entreprise. Soit plus de 11 % de son effectif total. Thyssenkrupp ajoute vouloir réduire les coûts salariaux de 10 % en moyenne dans les années à venir, afin de « s’adapter à un niveau compétitif ». « Nous voulons réussir la réorganisation de la sidérurgie si possible sans licenciements économiques »Le PDG Miguel Lopez l’a répété la semaine dernière lors de la conférence sur les résultats annuels.

Dans son communiqué de ce lundi, Thyssenkrupp assure que ces mesures sont « nécessaire pour améliorer la productivité et l’efficacité opérationnelle » de sa filiale sidérurgique Thyssenkrupp Steel« et d’atteindre un niveau de coût compétitif ».

Ce projet est un « Catastrophe pour les salariés et l’industrie en Rhénanie du Nord-Westphalie », berceau du groupe en Allemagne de l’Ouest, a réagi le puissant syndicat IG Metall.

Plan d’action

L’entreprise a également présenté ce lundi un plan de redressement. Ainsi, les capacités de production d’acier seront réduites dans une fourchette comprise entre 8,7 et 9 millions de tonnes, contre 11,5 millions aujourd’hui. Par ailleurs, le site de Kreuztal-Eichen (ouest de l’Allemagne), qui emploie 1.000 personnes selon la presse locale, va être fermé.

Parallèlement, le groupe compte toujours se séparer progressivement de sa filiale Thyssenkrupp Steel. Ce processus s’est accéléré en mai avec l’acquisition de 20% des parts par l’homme d’affaires Daniel Kretinsky, via sa holding EPCG. Et des discussions sont actuellement en cours pour qu’elle récupère 30 % supplémentaires, dans le but de créer une société commune à parts égales.

Plus tôt lundi, le conglomérat s’est engagé à financer cette filiale pour les deux prochaines années. Il a pris cette décision après qu’un rapport d’expert indépendant ait conclu que « pronostic positif pour la continuation » pour le premier sidérurgiste allemand, a assuré l’entreprise dans un mail envoyé à l’AFP. L’audit couvre une période de 24 mois.

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Thyssenkrupp veut restructurer sa branche sidérurgique, une activité historique plombée par la hausse des coûts de l’énergie et la concurrence chinoise à bas coûts, dans un contexte de transition énergétique complexe et coûteuse. Le groupe a donc demandé aux auditeurs d’évaluer les besoins de financement du secteur. ” La situation financière de la division acier est désormais claire », assure Thyssenkrupp aujourd’hui, alors que le contrat qui oblige la maison mère à garantir le financement de ses filiales avait expiré en septembre.

Le chiffre d’affaires a chuté de 18%

Début 2025, Thyssenkrupp recevra les résultats d’une autre expertise concernant le financement à long terme de cette filiale. Sur l’exercice 2023/2024, le chiffre d’affaires de la branche sidérurgique a chuté de 18%, à 10,7 milliards d’euros, aggravant la perte annuelle du groupe qui s’élevait à 1,5 milliard d’euros. euros.

Le sidérurgiste doit parallèlement financer sa coûteuse décarbonation, un projet de 3 milliards d’euros mais la facture finale pourrait être plus élevée. Enfin, toiUne grave crise de gouvernance a également ébranlé la division à la fin de l’été, avec le départ de son patron et de plusieurs membres du conseil d’administration en guerre ouverte avec Miguel Lopez.

Vers un retour à l’équilibre en 2025 ?

Face à ces difficultés, Thyssenkrupp mise sur le développement d’un acier propre produit à partir d’hydrogène issu d’énergies renouvelables. Mais l’entreprise a besoin d’investissements massifs pour amorcer cette transition cruciale, qui pourrait coûter plus cher que prévu. De ces projets dépendra l’avenir des 98 000 salariés du groupe, dont 27 000 dans la sidérurgie.

L’exercice 2024/2025 sera « une année de transition sur le plan financier, et l’année des décisions sur le plan stratégique », a souligné ce dernier. Le groupe d’Essen s’attend à sortir du rouge, avec un bénéfice net attendu entre 100 et 500 millions d’euros l’année prochaine. Le conglomérat s’attend à une croissance des ventes allant jusqu’à 3%, grâce à un ” stabilisation de la demande au second semestre » dans des secteurs en souffrance.

Alors que l’acier représente un tiers des émissions de CO2 de l’industrie allemande, Thyssenkrupp prévoit toujours d’inaugurer sa production d’acier vert – à partir d’hydrogène produit par des énergies renouvelables – en 2027 sur son site de Duisburg, grâce à plus de 2 milliards d’euros de subventions publiques. ” L’installation peut être plus coûteuse que prévu (…) mais nous supposons que l’installation peut être réalisée dans les conditions actuelles », commentait le PDG mi-novembre alors que certains jugent ce méga projet menacé.

(Avec l’AFP)

 
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