Ils se sont fait rembourser des repas commandés par un bot… Deux hommes, soupçonnés d’avoir piraté la plateforme de livraison Uber Eats via la messagerie cryptée Telegram pour un montant estimé à plus de 2 millions d’euros, ont été arrêtés mardi et jugés. examen jeudi, a-t-on appris samedi de Source proche du dossier.
Les informations révélées par Le Parisien a été confirmée à l’AFP par le parquet de Paris. L’un des suspects a été interpellé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et l’autre à Nanterre (Hauts-de-Seine), a ajouté la Source proche du dossier.
Les deux hommes ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire jeudi à Paris, a indiqué le parquet.
Fraude en bande organisée
La section cybercriminalité a ouvert une information judiciaire pour escroquerie en bande organisée contre la plateforme en ligne américaine visant à permettre une transaction illicite en bande organisée, a indiqué le parquet.
Uber Eats a porté plainte le 22 avril après avoir constaté que depuis janvier 2022, des commandes de repas avaient reçu de sa part des remboursements indus.
Les investigations ont été confiées aux gendarmes de la SR (section de recherches) de Paris qui ont interpellé les deux hommes.
137 000 comptes frauduleux
Une chaîne Telegram « Fast Eats » proposait de passer des commandes sur la plateforme à -50% de la valeur réelle des repas. Les prévenus ont ainsi récupéré 50 % de la valeur réelle de la commande, ainsi qu’un remboursement intégral par la société Uber Eats, a précisé le parquet.
Les auteurs ont utilisé de nouveaux comptes clients à chaque commande, permettant d’obtenir le remboursement de la première commande. Pour ce faire, ils ont utilisé un programme frauduleux (bot), leur permettant d’automatiser leurs tâches. 137.000 comptes frauduleux ont ainsi été détectés, selon la même Source.
Par des experts en technologie
L’entreprise américaine a estimé ses dégâts à 2,4 millions d’euros, pour la période comprise entre le 1er janvier 2022 et le 26 juin 2024.
L’enquête a établi que la chaîne Telegram « Fast Eats » proposait deux types de services : la vente de commandes de repas à -50% et la vente de « tech », formation destinée à guider pas à pas un novice afin de lui permettre de transporter des escroqueries lui-même. Ces « techs » étaient vendues entre 300 et 500 euros.
Selon une autre Source proche du dossier, le jeune homme arrêté en Ile-de-France, né en 1996, sans casier judiciaire et sans profession, est soupçonné d’être propriétaire de la chaîne Telegram, d’avoir reçu de l’argent et de ayant fait disparaître environ 200 000 euros de cryptomonnaies. “Il conteste les faits qui lui sont reprochés”, a déclaré à l’AFP son avocat, Me Ian Knafou.
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