Une hausse d’impôts pour «relancer l’industrie“nourriture. C’est ainsi que la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, a présenté ses amendements visant à augmenter la fiscalité sur «boissons sucrées ajoutées« .
Des propositions adoptées avec le soutien du gouvernement : il coûtera donc 4 centimes le litre pour les boissons les moins sucrées, et jusqu’à 35 centimes le litre pour les plus sucrées.
Un barème sensiblement augmenté par rapport à celui voté par les députés, qui avaient fixé la première tranche à 3,5 centimes et la dernière à 28 centimes.
Faisant l’objet d’un large consensus à l’Assemblée, cette mesure a été reprise par l’exécutif dans le texte transmis au Sénat, où son renforcement a là encore fait l’objet d’un large accord de droite à gauche. Ainsi que l’augmentation de la taxe sur les « boissons sucrées », votée contre l’avis du gouvernement.
Les sénateurs ont également ignoré l’avis de la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, sur la taxation du tabac. Le paquet de cigarettes passera ainsi à 12,70 euros en moyenne l’an prochain, soit 40 centimes de plus que prévu dans le plan national de lutte contre le tabagisme présenté il y a à peine un an.
“Si on continue à changer de plan, ça me semble un peu compliqué», a justifié le ministre. En vain : la mesure, censée rapporter 200 millions d’euros dès l’année prochaine tout en maintenant l’objectif d’un paquet à 13 euros en 2027, a été largement validée par 241 voix contre 2, avec une large abstention de la gauche qui défendait plutôt un paquet de 16 euros dans un délai de deux ans.
Mme Darrieussecq n’a pas été plus suivie sur le “pochettes», ces sachets de nicotine en gommes ou en billes à mettre en bouche, qu’elle « préfère interdire que taxer ». Une intention saluée par le président de la commission des Affaires sociales, Philippe Mouiller (LR), mais en attendant « mettons dans le texte « cette nouvelle taxe, qui deviendra »expire automatiquement» alors que ces produits sont interdits.
Le gouvernement, en revanche, a eu gain de cause dans le domaine des jeux de hasard. Rejeté à l’Assemblée, son amendement visant à augmenter les taxes sur les loteries, les casinos et autres paris sportifs a été déposé à nouveau par Mme Doineau, épargnant cette fois les paris hippiques qui avaient fait cabrer l’industrie hippique.
Les sénateurs, en revanche, consciencieusement opposés à tous les amendements visant l’alimentation et l’alcool, à l’exception d’une taxe sur la publicité pour les boissons alcoolisées à La Réunion, ont de nouveau voté contre l’avis du ministre. .
Plus tôt dans la journée, les sénateurs avaient approuvé plusieurs mesures visant l’industrie pharmaceutique, notamment sur la « clause de sauvegarde » du secteur afin de garantir «600 millions d’euros d’économies supplémentaires» sur la médecine en 2025 après le dérapage des dépenses cette année. Même chose pour les dispositifs médicaux, afin d’en récupérer 150 millions de plus l’année prochaine.
Une batterie d’amendements contre la fraude sociale a également été adoptée, souvent contre l’avis du gouvernement. Certains à l’initiative de la gauche, contre les employeurs condamnés pour travail dissimulé et les soignants »reconnu coupable de fraude« .
D’autres poussés par la droite, à informer les employeurs en cas d’arrêt de travail frauduleux et ainsi permettre «une éventuelle sanction disciplinaire« . Ou encore de donner accès aux agents des caisses de sécurité sociale au dossier des passagers aériens, dans le cas des indemnités soumises à conditions de séjour comme le RSA.
Related News :