Avec la création officielle, le 1er décembre, de la nouvelle agence Santé Québec comme employeur unique du réseau public de santé, il devenait impossible pour les travailleurs d’occuper deux emplois sans demander des heures supplémentaires.
Mercredi après-midi, Santé Québec a décidé de « prolonger[r] d’un an la période de transition pour les salariés occupant deux emplois et travaillant plus de 40 heures par semaine.
En période de pénurie de main-d’œuvre et de services publics sous forte pression, il devenait risqué de forcer les quelque 1 300 salariés qui occupent deux postes, parfois à temps partiel, à choisir.
« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de forte demande de services, cette période de transition permettra aux salariés concernés de poursuivre leurs services aux usagers et de réduire la pression sur le personnel », peut-on lire dans le communiqué.
La présidente-directrice générale de Santé Québec, Geneviève Biron, affirme avoir « pris l’engagement d’éviter les approches mur à mur. Ces derniers jours, j’ai entendu le cri du cœur de plusieurs salariés en situation de double emploi. J’espère que nous nous donnerons le temps de les accompagner et de trouver des solutions pour le bénéfice des utilisateurs et du personnel.
Selon les données de Santé Québec, 3 034 employés occupent actuellement deux emplois dans des établissements différents, sur un total d’un peu plus de 330 000 employés dans le réseau de la santé et des services sociaux. De ce nombre, 1 307 salariés cumulent plus d’un emploi et travaillent plus de 40 heures par semaine.
Mardi, le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, s’est appuyé sur les normes du travail pour justifier l’impossibilité de dépasser 40 heures dans une semaine de travail sans être rémunéré pour les heures supplémentaires.
Un moratoire a été demandé
L’Association du personnel de gestion du réseau de la santé et des services sociaux (APER) réclame au moins un moratoire sur cette question.
«On se retrouve à quelques semaines de Santé Québec pour dire que vous devez choisir d’ici le 1er décembre quelle position vous prendrez. Avec quoi allons-nous finir ? Il y a une pénurie de main d’œuvre, tant en termes de personnel que de gestionnaires. Les postes d’animateurs d’activités les fins de semaine, il n’y a aucune raison de prendre ces postes», a déclaré Me Anne-Marie-Chiquette, porte-parole de l’APER, avant l’annonce de Santé Québec.
Me Chiquette y voyait même une possible atteinte à la Charte des droits et libertés.
« Le droit au travail est fondamental en vertu de la Charte, en vertu des droits de l’homme. C’est fondamental ! Si vous n’avez pas de contrat d’exclusivité, vous avez le droit de travailler sur votre temps personnel », a-t-elle établi.
L’APER est l’une des trois associations de cadres et de gestionnaires du réseau public de santé, avec l’Association des directeurs d’établissements de santé et de services sociaux (AGESSS) et l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux (ACSSSS).
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