Les entreprises québécoises ne vivent pas une période facile ces jours-ci. Après le COVID-19, la pénurie de main-d’œuvre, les poussées inflationnistes et le protectionnisme croissant aux États-Unis, une autre tuile menace de leur tomber dessus : l’augmentation des tarifs de l’électricité industrielle qui pourrait augmenter de 60% d’ici dix ans en raison de la réforme énergétique du gouvernement. . Imaginez que votre loyer ou votre prêt hypothécaire connaisse soudainement une augmentation aussi drastique. Pour la plupart d’entre vous, déménager deviendrait une évidence.
Sachant que les coûts énergétiques représentent souvent entre 20 % et 60 % des coûts d’exploitation ou de production des entreprises, cette augmentation menace directement le tissu économique du Québec et des milliers d’emplois, particulièrement dans les régions. où se trouve une forte concentration d’entreprises manufacturières. Pour ces régions, la hausse anticipée équivaut à une taxe sur leurs emplois.
Alors que l’étude de la réforme énergétique revient dans l’actualité, nos sept organisations unissent leurs voix pour exiger un changement de direction. Regroupés sous la bannière de l’Alliance pour la compétitivité énergétique du Québec (ACEQ), nous exhortons le gouvernement à changer de direction et à agir dès maintenant pour protéger l’économie des régions du Québec.
L’Eldorado des prix de l’électricité : un mythe à déconstruire
Le Québec bénéficie depuis longtemps de tarifs d’électricité moins chers qu’ailleurs, un avantage stratégique qui lui a permis de bâtir une économie forte, d’attirer les investissements et de se positionner à l’échelle internationale. Cependant, cette époque est révolue.
Alors que les taux sont stables voire en baisse chez nos voisins, le Québec va dans la direction inverse. Avec ce qu’il propose dans sa réforme actuelle, le gouvernement caquiste accélère l’érosion de notre compétitivité énergétique. Cette situation pourrait conduire à une spirale de désinvestissement et mettre en péril les emplois.
Un équilibre entre les profits d’Hydro-Québec et la vitalité économique du Québec
Nos organisations ne demandent pas d’électricité à prix réduit au gouvernement, ni de faveurs pour les entreprises. Nous sommes conscients des enjeux liés à la transition énergétique et à l’inévitable hausse des prix. Cela ne sert à rien d’opposer les tarifs résidentiels à ceux des entreprises. Nous avons tous les mêmes préoccupations.
Ce que nous exigeons, c’est que les tarifs d’électricité demeurent compétitifs et soient établis de manière transparente et prévisible, basés sur le coût réel pour Hydro-Québec, incluant un profit raisonnable, le tout déterminé par un organisme tiers et impartial, l’Autorité de l’énergie. La recherche de revenus pour le gouvernement du Québec ne doit pas se faire au détriment de la vitalité économique du Québec et de ses emplois. Un juste équilibre doit être trouvé dans le meilleur intérêt de toutes les clientèles et du Québec tout entier.
Les choix du gouvernement en matière de tarifs d’électricité auront des répercussions sur l’ensemble de l’économie québécoise, et particulièrement dans les régions où les entreprises de toutes tailles constituent souvent le moteur économique. Les effets se feront sentir autant par les PME qui gravitent autour des grandes industries que par les travailleurs et leurs familles.
Le gouvernement a encore le temps d’ajuster sa réforme. Car si plusieurs facteurs de compétitivité des entreprises échappent au contrôle direct de l’État, il n’en va pas de même pour l’établissement du prix de l’électricité. Nous tendons la main pour collaborer et trouver des solutions qui assureront la pérennité de nos entreprises.
- Jocelyn B. Allard, président, Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité
- Karl Blackburn, President and CEO, Conseil du patronat du Québec
- Dimitri Fraeys, vice-président, Innovation et affaires économiques, Conseil de la transformation alimentaire du Québec
- Yves Hamelin, directeur régional, Québec, Association canadienne de l’industrie chimique
- Jean-François Samray, président-directeur général, Conseil de l’industrie forestière du Québec
- Jean Simard, président et chef de la direction, Association de l’aluminium du Canada
- Julie White, vice-présidente aux affaires publiques et porte-parole par intérim, Manufacturiers et exportateurs du Québec
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