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le principal investisseur se retire du projet

“C’est une grande nouvelle”, déclare Patrick Melchior, le maire de Farnham, qui accuse le coup dur. Il suit ce projet depuis quatre ans.

Il s’est même rendu au Danemark en 2020 pour visiter les installations de biométhanisation de Nature Energy.

Depuis près de deux ans, Nature Énergie et Énergir Développement (anciennement Gaz Métro) co-développent le projet de biométhanisation Farnham afin de valoriser la biomasse agricole pour produire du gaz naturel renouvelable.

Nature Energy, filiale de la compagnie pétrolière Shell, l’une des plus grandes multinationales de la planète, avance des arguments de conditions économiques défavorables pour expliquer sa sortie du projet.

“Malgré des progrès considérables et de précieuses leçons apprises, la décision difficile a été prise de ne pas poursuivre le projet”, a expliqué un porte-parole de Shell par courrier électronique mardi soir. Plusieurs facteurs ont influencé la décision, notamment l’évolution de l’environnement réglementaire et politique provincial, les complexités de la chaîne d’approvisionnement en matières premières, ainsi que les conditions économiques actuelles du projet qui ne répondent pas aux exigences de Shell pour procéder à un investissement.

“Cela ne signifie pas arrêter le développement du projet.”

— Jean-François Jaimes, executive director at Énergir development

Chez Énergir, nous voulons toutefois rassurer, particulièrement envers la centaine d’agriculteurs qui collaborent au projet.

« Fort de sa vision entrepreneuriale et de sa plus grande tolérance au risque, Énergir Développement évaluera dans les prochaines semaines un projet de reprise du projet Farnham, qui demeure une initiative prometteuse pour l’économie locale, l’environnement et les producteurs agricoles », ont écrit les producteurs agricoles partenaires d’Energize, Lundi.

60/40

Nature Energy devait en principe investir l’équivalent de 60% des 200 millions. Énergir, de son côté, a assumé la responsabilité des 40 % restants.

Énergir étudie la possibilité de devenir l’unique promoteur du projet de cette usine à Farnham.

« Nous souhaitons absolument poursuivre ce projet. Mais nous devons faire nos devoirs pour garantir que nous le reprendrons.

— Jean-François Jaimes

Le gaz naturel renouvelable, produit en partie à l’usine de Farnham, est effectivement au cœur de la stratégie d’affaires d’Énergir.

Énergir, qui n’a appris que la semaine dernière le retrait de son partenaire d’affaires, est en train de digérer ce que cette nouvelle situation signifie pour elle.

Elle estime pouvoir confirmer début 2025 « avec certitude » si elle reprend ou non l’intégralité du projet.

“Les chances sont plutôt bonnes”, estime M. James. Nous voulons être rassurants.

Un « bon projet »

Pour Énergir Développement, le projet d’usine de biométhanisation reste un « bon projet ».

«Nous souhaitons trouver des moyens de relancer le développement du projet», indique Jean-François Jaimes, directeur général d’Énergir développement.

« Nous croyons toujours au potentiel économique et environnemental de ce projet à Farnham », ajoute-t-il.

Rappelons qu’en termes de gaz à effet de serre (GES), nous espérions économiser 60 000 tonnes par an avec cette usine, soit l’équivalent de 12 000 véhicules retirés des routes, a déclaré Joseph Marra, vice-président au développement des projets chez Nature Energy, lors d’une réunion à l’automne 2023.

C’est l’estimation des GES du méthane actuellement rejeté par les 715 000 tonnes de biomasse (lisier et fumier) qui iront à l’usine.

Un « gros rendez-vous manqué » ?

Si le projet devait être arrêté définitivement, « ce serait une grande opportunité manquée pour l’environnement », estime le maire Melchior.

Le maire espère que le gouvernement du Québec participera financièrement au projet.

Le Québec faisait partie du montage financier initial, via le Programme de soutien à la production de gaz naturel renouvelable, auquel le projet était admissible.

Jean-François Jaimes, d’Énergir, lors de la deuxième journée portes ouvertes présentée à Farnham, à l’automne 2023 (Stéphane Champagne/Archives La Voix de l’Est)

Ce programme, qui équivalait à plusieurs millions, selon M. Jaimes, est, selon lui, en attente de renouvellement.

« Nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement vienne en sauveur », ajoute-t-il.

Malgré le retrait de Nature Energy, la taille du projet resterait la même.

En effet, la conception du projet est très avancée, selon M. Jaimes, en termes d’ingénierie, de financement et d’approvisionnement en biomasse.

Les travaux préparatoires sur le terrain ont déjà été effectués.

Des permis du ministère de l’Environnement du Québec ont également été obtenus en mai dernier.

Le gaz produit pourrait chauffer près de 15 000 foyers.

Préoccupations des citoyens

Rappelons que le projet d’usine de biométhanisation a suscité des réactions chez les habitants de Farnham, notamment ceux qui habitent à proximité du site.

L’une de ces résidentes, Nathalie Tanguay, a notamment insisté sur la distance minimale de 500 m qui doit séparer l’usine des premières habitations, selon les recommandations du ministère de l’Environnement du Québec trouvées dans le document intitulé « Lignes directrices pour l’encadrement des activités de biométhanisation ».

Le problème, selon elle, c’est que plusieurs résidences et commerces sont situés à seulement 250 m du site de la future usine, « une résidence et quelques commerces [étant même situés] moins de 100 m», a-t-elle dénoncé l’automne dernier.

 
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