La Ville de Montréal souhaite tripler son nombre de logements hors marché d’ici 2050. Les logements hors marché (logements sociaux, abordables et communautaires) représentent 7 % du parc immobilier de l’île, et Montréal souhaite le porter à 20 %. Ce sera tout un défi.
Les logements hors marché, destinés majoritairement aux personnes les moins aisées, sont financés en grande partie par Québec et Ottawa. Et le Canada est l’un des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) où la construction est la moins importante.
En moyenne, 7,1 % des logements dans les pays de l’OCDE sont hors marché, contre 3,5 % au Canada (le Québec compte moins de logements hors marché que la moyenne canadienne). Ces logements présentent de nombreux avantages : ils échappent à la spéculation immobilière, les loyers sont contrôlés et les locataires ne sont pas expulsés.
« Nos citoyens les plus vulnérables sont plus vulnérables qu’ailleurs. Nous sommes en crise du logement et nos 3,5 % de logements non marchands ne sont plus convenables », affirme Jean-Philippe Meloche, professeur d’urbanisme à l’Université de Montréal.
En plus de bénéficier directement à ceux qui y vivent, le logement non marchand libère des logements du secteur privé pour la classe moyenne. Il faudrait donc en construire beaucoup plus. Mais, en revanche, cela ne résoudra pas tous les problèmes d’abordabilité du logement. Les Pays-Bas (34,1 %) comptent 10 fois plus de logements hors marché que le Canada (3,5 %), mais les locataires néerlandais et canadiens les moins aisés paient le même montant pour le logement (36 % de leur revenu disponible).
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