Le Tribunal administratif du travail (TAT) conclut une deuxième fois que les transports publics ne constituent pas un service essentiel. En cas de grève, les autobus ne pourront pas circuler pendant que le Réseau de transport de la Capitale (RTC) est en négociation avec ses employés du service d’entretien.
Dans son jugement déposé mardi, la Cour conclut que le danger allégué pour les usagers n’est pas démontré en cas de grève, rejetant ainsi les arguments du RTC. Il parle plutôt d’un risque potentiel, sans plus.
Une grève touchant le service de transport en commun dans la grande région de Québec risque de perturber, d’agacer, voire de perturber les habitudes […]. Il n’y a aucun danger pour la santé ou la sécurité de la population qui pourrait découler de l’absence de services de transport en commun.
Ainsi, pour l’heure, le droit de grève des employés d’entretien représentés par le Syndicat, qui peut s’exercer dans sa plénitude, doit primer sur les simples appréhensions.
conclut le Tribunal administratif du travail.
C’est le syndicat des employés de maintenance du RTC, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui a demandé à la Cour de se pencher sur cette question en cas de conflit, estimant qu’il n’est pas assujetti aux services essentiels au sens de du Code du travail.
La Cour devait déterminer si l’absence de transports en commun constituait un danger, c’est-à-dire une menace réelle, évidente et imminente pour la santé ou la sécurité publique qui [pouvait] en résulter
lit-on dans le jugement d’une cinquantaine de pages.
Des autocollants « Bientôt en grève » apparaîtront sur les fenêtres des bus du RTC en 2023.
Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe
Rappelons que dans un communiqué publié en septembre, le RTC informait les utilisateurs que la convention collective de ses 370 employés d’entretien était terminée et que les pourparlers pour la renouveler débutaient en un climat de collaboration et d’ouverture
. Si ces salariés se mettent en grève, les bus ne pourront plus sortir des garages et il n’y aura plus de service.
Désaccord
Dans un communiqué, la direction du RTC s’est déclarée en désaccord avec cette décision. Il est clair que les transports publics constituent un service essentiel au bon fonctionnement de la société et qu’une grève aurait des impacts importants sur la clientèle et perturberait les activités économiques, sociales et événementielles.
c’est écrit.
Le RTC rappelle qu’un jugement similaire a privé les usagers du service d’autobus pendant cinq jours à l’aube du Festival d’été de Québec en raison de la grève des chauffeurs d’autobus, à l’été 2023.
D’ailleurs, dans son arrêt, la Cour y fait référence à plusieurs reprises. Le juge note que le débrayage de 2023 n’a pas démontré des temps de trajet plus longs pour les automobilistes ou pour les services d’urgence. La Ville n’a modifié aucune signalisation, n’a procédé à aucun dégagement routier et n’a redessiné aucun itinéraire pendant le conflit.
Le RTC a soutenu que c’était alors le plein été et qu’il y avait moins de déplacements en raison de la période des vacances. Le tribunal conclut plutôt que si un si petit nombre d’interventions était nécessaire, cela suggère que le danger allégué par le RTC en 2023 est une appréhension plutôt qu’une menace réelle, évidente et imminente
.
Aucune donnée du CIUSSS
Même le CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui a témoigné dans cette affaire, n’a pas pris soin d’enregistrer, lors du conflit de conducteurs, des données qui auraient pu démontrer que des rendez-vous avaient été manqués en l’absence de transport en commun ou que des patients avaient abandonné. se rendre dans ses établissements.
Après le conflit, le RTC et le maire de Québec ont demandé au ministre du Travail, Jean Boulet, de modifier le Code du travail afin que le transport collectif soit considéré comme un service essentiel. Il est toujours en cours d’« évaluation », selon son bureau.
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La présidente du RTC, Maude Mercier Larouche, plaide pour que le transport collectif soit considéré comme un service essentiel.
Photo : Radio-Canada
Aucune grève en vue
Selon le RTC, il n’existe pas de moyens de pression à court terme ni de menaces de grève susceptibles de nuire au service à court terme. Le processus prévoit que les syndiqués ne pourront pas y recourir avant le 27 décembre.
En cas de conflit, les autobus resteront dans les garages, mais il n’y aura aucun impact sur le service de transport adapté de la capitale ni sur le service de transport à la demande Flexibus.
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