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« Les travailleurs frontaliers sont toujours victimes de discriminations ciblées »

« Incapables de résoudre le problème au niveau européen, l’Unédic et le gouvernement entendent faire les poches des travailleurs frontaliers en difficulté », peut-on lire sur le réseau social X. Soixante-douze heures après l’annonce d’un accord conduisant à une réduction En matière d’indemnisation des chômeurs ayant travaillé dans un pays voisin de la , la mesure suscite de vives critiques.

Au niveau syndical d’une part, où les organisations moins concernées par les questions frontalières sont accusées d’avoir accepté des conditions très défavorables pour les concernés.

Sur le plan politique également, où le gouvernement Barnier ne pourra pas compter sur le soutien de la députée mosellane Isabelle Rauch (Horizons). Dans un communiqué envoyé lundi, celui qui avait salué la nomination du Premier ministre LR dénonce « une mesure discriminatoire qui ne respecte ni nos principes ni les décisions de justice antérieures (…) Les frontaliers supporteraient près de 60 % des économies réalisées alors qu’ils ne représentent que 0,3% des chômeurs en France.

En cause, l’application d’un coefficient réducteur à l’indemnisation du chômage. Selon nos informations, celui-ci se situerait entre 0,22 et 0,29 pour le Luxembourg, un chiffre certainement inférieur à celui évoqué initialement lors des négociations. En clair, l’indemnisation du chômage des travailleurs ayant occupé leur dernier emploi au Luxembourg serait calculée en réduisant leur revenu de base de près ou de plus d’un quart.

Couplée à la réduction de la durée d’indemnisation pour les chômeurs âgés de 53 à 57 ans, la perte s’avérerait importante pour certains profils spécifiques. Trop important. C’est l’avis de la section frontalière de l’OGBL, alors qu’un front unique se forme entre plusieurs organisations syndicales en France, au Luxembourg et en Suisse.

“Il s’agit d’une énième discrimination ciblée, qui n’est pas sans rappeler celle des bourses pour laquelle le Luxembourg a été condamné devant la justice européenne”, constate Christian Simon Lacroix, dirigeant syndical. En attendant une éventuelle mobilisation associée à d’autres causes, les syndicats envisagent d’attaquer cette mesure devant le Conseil d’Etat en France, avant un éventuel recours devant la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne).

Sur le plan politique, Mme Rauch, associée à d’autres élus des régions frontalières françaises, réclame la suppression de la mesure, plaidant pour une réforme du fonctionnement du système d’affiliation, qui aboutirait à une prise en charge par le Luxembourg du chômage des frontaliers. . Un débat européen pas encore près d’aboutir…

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