Près de la moitié des investisseurs étrangers en France (49%) déclarent avoir réduit ou reporté leurs projets d’investissement suite à la dissolution, même si aucune entreprise n’a annulé son projet, selon une étude d’EY publiée lundi.
Les 200 décideurs interrogés dans 25 pays en octobre pour cette édition spéciale du Baromètre de l’attractivité d’EY semblent particulièrement inquiets (59%) des incertitudes législatives et réglementaires actuelles et de la difficulté de construire des « business plans » fiables.
Ils craignent également (47%) le ralentissement des réformes et 40% la remise en cause des décisions publiques dans des secteurs clés. Entre 20 et 30% citent également des inquiétudes sur la situation budgétaire et économique du pays et sur le coût de la main d’œuvre.
Le cabinet EY a classé la France cinq fois de suite ces dernières années comme le pays européen préféré des investisseurs étrangers. Désormais, 42 % des dirigeants interrogés estiment que l’attractivité du Royaume-Uni s’est améliorée par rapport à celle de la France, malgré une pression fiscale accrue.
En revanche, ils trouvent préoccupante l’attractivité de l’Allemagne.
Concernant les investissements non réalisés en 2024, 84% des chefs d’entreprise interrogés déclarent avoir reporté leurs décisions d’investissement à 2025 au moins.
Plus de 60 % envisagent de développer des activités de R&D ou de services en France d’ici 2027. Mais seulement 49 % envisagent d’y implanter ou d’agrandir des usines d’ici trois ans. Et seulement 15 % y développent des centres de décision.
Ces chefs d’entreprise appellent cependant la France à capitaliser sur ses « atouts différenciateurs », comme la richesse des compétences (37 %), la capacité d’innovation et de recherche (29 %) et la fiabilité des infrastructures (25 %).
Pour Marc Lhermitte, associé d’EY, “malgré l’impact de la situation économique et politique, les dirigeants internationaux comptent toujours sur la France”, puisque “face à l’Allemagne et au Royaume-Uni, ils y ont réinvesti grâce aux efforts de compétitivité et de stabilité entrepris”. pendant dix ans ».
Ils attendent désormais “une optimisation des dépenses publiques, la poursuite du soutien à l’industrie, la décarbonation et la R&D”, analyse M. Lhermitte.
“Pour rester attractifs, le financement des entreprises, l’innovation et la décarbonation doivent s’inspirer des recommandations du rapport Draghi” sur la compétitivité européenne, recommande le président d’EY France Jean-Roch Varon.
Il suggère de « mettre en avant notre avantage énergétique et de privilégier l’accompagnement des PME et ETI » dans leurs différentes transformations.
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