empilement décroissant (Crédits : Adobe Stock)
Il n’a échappé à personne que les banques centrales ont entamé un cycle de baisse des taux. Elle a débuté en juin en Europe et en septembre aux Etats-Unis. L’assouplissement monétaire se poursuit cet automne en Europe avec une baisse des taux à l’initiative de la BCE de 25 points de base le 17 octobre 2024. Le calendrier est un peu moins clair côté américain car le fort dynamisme économique pèse sur les décisions de la Fed, tout comme la date limite des élections de novembre.
Si les spéculations sur le calendrier des baisses et leur ampleur sont largement commentées par les économistes, les gestionnaires et les analystes financiers, c’est parce qu’elles ont un impact direct sur les marchés financiers et, in fine, sur vos finances personnelles.
Une baisse des taux est un changement de paradigme qui devrait vous amener à revoir la composition de votre patrimoine, car certains placements en profitent. Lesquels ? Comment investir dans le contexte actuel ? Nos explications.
La baisse des taux pénalise les produits sans risque
Face à une inflation mesurée et à un ralentissement de l’économie, la Banque centrale européenne poursuit désormais une politique d’assouplissement monétaire. Pour ce faire, elle a notamment choisi de baisser ses taux directeurs. Le taux directeur, ou taux de refinancement, est le taux auquel la Banque centrale prête son argent aux banques. Et une réduction des taux directeurs imprègne tous les niveaux de crédit. Ainsi, par effet domino, une baisse des taux directeurs entraîne une réduction des taux auxquels les banques se prêtent de l’argent entre elles, une réduction des taux auxquels les banques prêtent de l’argent aux entreprises, une réduction des taux auxquels les banques prêtent de l’argent. de l’argent aux particuliers… Un crédit moins cher entraîne une augmentation de la consommation et une augmentation de la production des entreprises.
Mais une baisse des taux directeurs entraîne également une baisse de performance des placements sans risque ou peu risqués comme les livrets d’épargne, les fonds en euros, les fonds obligataires ou les fonds monétaires, actifs qui dépendent largement de l’évolution de la bourse. taux. Plus les taux sont élevés, plus les taux et les rendements de ces investissements sont élevés. Plus les taux sont bas, moins ils sont attractifs et moins ils gagnent. Par exemple, le compte d’épargne A devrait voir son taux baisser significativement à partir du 1er février 2025. On constate déjà une baisse importante des comptes à terme. Les livrets boostés affichent des taux de rendement sur la première année bien inférieurs à ce que l’on pourrait constater en 2023, voire début 2024.
Faut-il alors renoncer à ces investissements sans risque ? Non, certainement pas. Vous devez toujours conserver des placements à capital garanti, même s’ils rapportent de moins en moins, pour préserver votre épargne de précaution. Vous pouvez également utiliser ces placements sans risque pour épargner des sommes destinées à financer des projets à court terme.
La baisse des taux favorise les investissements risqués
Comme nous venons de le voir, avec la baisse des taux, les placements sans risque rapportent beaucoup moins. Les actifs risqués bénéficient alors d’un déplacement des investisseurs vers des actifs qui présentent certes plus de risques, mais ont aussi un potentiel de performance bien plus important. Les investisseurs sont plus enclins à se positionner sur des actifs risqués mais potentiellement très rémunérateurs, comme les actions, si les investissements sans risque ou à faible risque obtiennent des performances bien inférieures aux actions. Ajoutons également que certaines valeurs profitent de la baisse du coût du crédit. En effet, les secteurs d’activité pourront bénéficier davantage de la baisse des taux, notamment ceux où les entreprises sont très dépendantes du crédit (moins cher avec une baisse des taux) pour financer leur développement, comme par exemple le secteur des biotechs ou le technologique, mais aussi de manière générale l’ensemble du segment de croissance.
Ainsi, les valeurs en Bourse bénéficieront de ce regain d’intérêt des investisseurs pour les actifs plus risqués et sensibles aux variations du coût du crédit, mais aussi du private equity. Ainsi, les valeurs cotées et non cotées permettent de bénéficier de taux en baisse. Vous pouvez investir dans les principaux indices boursiers mondiaux via des ETF ou sur des trackers sectoriels pour cibler les secteurs d’activité les plus sensibles aux baisses de taux. Quant au private equity, il reste difficile d’investir directement sous un angle business mais on peut se positionner sur des fonds comme le FCPR ou le FCPI par exemple.
Avant de vous précipiter sur les actions, veillez à prendre en compte votre profil de risque et investissez une partie de votre actif en fonction de votre appétit pour le risque. Les actions restent des actifs présentant un risque de perte en capital, qu’il faut considérer sur le long terme, notamment dans le cas de placements en private equity qui présentent une très faible liquidité.
La baisse des taux profite au marché immobilier
Enfin, bien entendu, le marché immobilier bénéficie d’une baisse des taux directeurs puisque celle-ci induit une baisse des taux des crédits immobiliers. Après des taux trop élevés qui ont empêché de nombreux acheteurs potentiels de concrétiser leur projet immobilier, la baisse des taux offre une bouffée d’air frais au marché qui a beaucoup souffert ces dernières années. Au premier semestre 2024, la baisse des taux hypothécaires a été rapide, de l’ordre de 9 points de base par mois. La baisse a été plus lente pendant la période estivale et une nouvelle phase de baisse s’est amorcée en septembre. La production de crédit devrait connaître un nouvel essor à l’automne 2024. Les prix augmentent lentement, toujours de manière très inégale à travers le pays.
Plusieurs pistes peuvent être envisagées pour vous positionner sur le marché immobilier, dont l’investissement direct via l’achat de la résidence principale ou un investissement locatif, qui vous permettra de bénéficier de taux plus avantageux. Le papier-pierre (SCPI ou SCI par exemple) peut également être envisagé si vous disposez d’un capital limité à investir et souhaitez vous exonérer de toute gestion. Enfin, les foncières cotées constituent également dans ce cas une option judicieuse, mais plus volatile.
Attention, dans tous les cas le risque de perte en capital existe et il vous faudra être sélectif. Soyez également attentif à votre horizon de placement qui doit être suffisamment long. Rappelez-vous enfin que votre patrimoine doit être bien diversifié et réfléchissez au poids du patrimoine immobilier dans votre patrimoine global avant toute souscription.
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