Le parcours de Véronique Proulx est impressionnant. Après être devenue la première femme à diriger Manufacturiers et Exportateurs du Québec en 2017, elle a pris les rênes de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) le 12 novembre. La presse parlé avec elle.
À quels défis avez-vous été confronté en tant que première femme à diriger l’association manufacturière ?
J’ai été plutôt bien accueilli par les membres, qui sont encore majoritairement des hommes. Au contraire, j’ai senti que les différents acteurs étaient heureux d’avoir une femme qui les représentait. J’ai apporté une perspective différente, de la diversité. Cela a également donné de la visibilité à l’organisation.
Je pense que mon plus grand défi a été de concilier travail et famille. J’ai trois enfants âgés de 5, 10 et 13 ans et je n’arrive pas à trouver l’équilibre parfait. C’est un poste particulier que j’ai eu le privilège d’occuper. Un poste exigeant, très exigeant. Nous devons toujours être disponibles pour les membres, les représentants gouvernementaux ou les médias.
Comment avez-vous trouvé votre place dans ce rôle ?
Je m’intéresse aux gens, j’aime comprendre qui ils sont, quels sont leurs besoins et comment je peux les aider. Rapidement, c’est la démarche que j’ai menée avec nos partenaires. J’ai construit des liens et des relations de confiance pour pouvoir ensuite être la voix des industriels.
Dans ce contexte, nous devons comprendre les enjeux et les réalités de nos membres afin de bien les communiquer. Pour y arriver, il faut être sur le terrain, discuter avec eux et identifier les enjeux. C’est ainsi que je me suis fait ma place, en développant des relations qui m’ont rapidement permis de me faire connaître.
Vous siègez à différents conseils d’administration. Avez-vous l’impression que les choses changent ?
J’ai encore le sentiment aujourd’hui que les gens sont ouverts à la diversité et à l’inclusion… tant que cela n’affecte pas leurs privilèges, leur pouvoir ou leurs réalisations. Il y a encore beaucoup de travail à faire.
En revanche, je constate que plus il y a de femmes dans les comités de direction ou les conseils d’administration, plus elles se posent ces questions. Si un poste d’administrateur se libère et qu’il n’y a pas de candidates, ils peuvent demander plus de temps pour trouver des femmes intéressantes et compétentes qui n’ont pas levé la main. Quand il y a diversité, la dynamique change. Il faut donner de la visibilité et des projets particuliers aux femmes pour qu’elles puissent progresser.
Quelle vision souhaitez-vous donner à la FCCQ ? Quelles seront vos priorités ?
À mon avis, la Fédération peut et doit être une voix économique essentielle au Québec. Une voix très forte pour avoir un impact sur les politiques publiques et les programmes gouvernementaux qui créeront un environnement commercial innovant et durable. Une croissance économique durable est essentielle pour moi.
Nous avons trois défis majeurs, quel que soit le secteur d’activité. On peut parler de transition énergétique, qui est un enjeu majeur pour notre société, notre économie et nos entreprises. Le deuxième est la productivité, qui s’applique également à tous les secteurs. L’intégration technologique est une des solutions à considérer, mais il en existe d’autres.
Enfin, il y a la main d’œuvre. J’ai vu les récentes annonces sur l’immigration. Il existe une pénurie qui touche encore tous les secteurs d’activité et le secteur public. Réduire l’immigration de manière aussi drastique nuirait à nos entreprises. Ces trois enjeux seront mes priorités pour que les entreprises continuent de croître.
Il y a aussi une chose qui sera essentielle pour moi à la Fédération, c’est que l’organisation existe pour ses membres. Il est extrêmement important de bâtir des relations, d’être connecté avec nos membres partout au Québec pour bien comprendre leurs problématiques et bien les traduire. Les entreprises seront au cœur de tout ce que nous faisons.
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