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Plus d’hôtels pour contrer l’illégalité d’Airbnb dans la capitale

Le dit « projet » est à la fois simple et complexe : la Ville de Québec souhaite voir croître de nouveaux hôtels sur son territoire. Mais pas n’importe où.

«Il y a un besoin à combler en termes de développement de l’offre d’hébergement touristique commercial», explique le conseiller municipal responsable du tourisme et de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Québec. Mélissa Coulombe-Leduc, en entrevue à Soleil.

Aéroport, Lebourgneuf, chef des ponts et… mégahôpital

L’administration Marchand vise à « concentrer l’hôtellerie dans certains secteurs à plus forte densité commerciale ».

Déjà, elle a identifié trois zones bien en vue des hôteliers : le secteur aéroportuaire, la tête des ponts et Lebourgneuf, près des Galeries de la Capitale.

Le secteur Chef des Ponts est ciblé par l’administration Marchand pour accueillir un nouveau développement hôtelier. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Selon les informations de SoleilQuébec a jusqu’à présent reçu des demandes de permis de la part de promoteurs, une information que la Ville refuse toutefois de confirmer.

D’autres secteurs pourraient également s’ajouter à ceux déterminés. Comme à proximité du nouveau complexe hospitalier Enfant-Jésus, dans le quartier des Maizerets.

«On peut penser que cela va amener de la demande dans le secteur Henri-Bourassa, car un nouveau mégacentre hospitalier, c’est des gens qui arrivent possiblement de l’est du Québec, du Saguenay, et qui ont besoin de se loger», confirme Mélissa Coulombe. Léduc.

Plus de demande, plus d’« illégalité »

Année après année, le capital augmente haut 3 des destinations touristiques les plus populaires au Canada. Sauf que face à cette « attraction grandissante », elle peine à répondre à la demande d’hébergement touristique.

L’industrie estime qu’environ 1 000 chambres pourraient être ajoutées au Québec et ne seraient pas refusées.

Ces dernières années, la popularité de la réservation d’hébergement sur des plateformes en ligne telles qu’Airbnb s’est poursuivie.

Toutefois, la location touristique commerciale, qui consiste à louer un logement de courte durée dans un lieu qui n’est pas la résidence principale de l’hôte – comme un hôtel ou un immeuble détenu à cet effet – n’est pas autorisée partout sur le territoire.

Mais face à une aubaine indéniable, les propriétaires le font illégalement, sans permis ou dans le non-respect du zonage prévu.

«Quand il y a de l’illégalité dans les hébergements touristiques, c’est souvent parce qu’il y a une demande très forte et qu’on n’arrive pas à y répondre», analyse l’élu de l’équipe du maire Bruno Marchand. Nous pensons qu’en augmentant l’offre, cela peut contribuer à réduire le phénomène de l’illégalité.

En construction depuis 2019

Pour répondre, justement, l’ancienne administration municipale a entamé en 2019 une révision réglementaire pour orienter le développement des futurs logements commerciaux. Mais le « chantier » n’a jamais abouti, notamment en raison de la crise pandémique.

Depuis, le développement de l’offre a été « mis sur la glace ». Les projets ont été gelés en attendant une conclusion du dossier. «Il n’y a presque aucun hôtel qui ait pu être construit au Québec», constate Mme Coulombe-Leduc, évitant toutefois de parler d’un nécessaire «rattrapage».

Durant la même période, le contexte a toutefois « beaucoup changé par rapport à la crise du logement », souligne également le représentant municipal du district de Cap-aux-Diamants, au cœur du centre-ville.

Il devient donc impératif de « protéger les logements existants et de renforcer les milieux de vie », argumente-t-elle.

«Nous souhaitons développer davantage l’offre d’hébergement touristique commercial sur le territoire de Québec, mais pas au détriment du parc résidentiel.»

— Mélissa Coulombe-Leduc, responsable du tourisme et de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Québec

La Ville a donc repris le processus de consultation dans tous les arrondissements cet automne et le complétera au début de 2025.

« Si le processus de zonage avance », les citoyens de divers secteurs peuvent s’attendre à voir naître de nouveaux hôtels.

Mais une chose est sûre, affirme Mme Coulombe-Leduc, « pas dans les quartiers résidentiels ».

En centre-ville, le resserrement a débuté l’an dernier à Saint-Roch, pour limiter la présence d’immeubles dont les logements font l’objet d’une location de courte durée. Il reste le quartier où l’on retrouve le plus d’annonces sur Airbnb, devant le Vieux-Québec et Saint-Jean-Baptiste.

L’hôtellerie applaudit

L’ajout prochain de nouveaux complexes hôteliers est salué par l’Association des hôtels de la région de Québec.

«On sait que dans quelques années, il faudra avoir plus d’offre hôtelière, car depuis le retour post-pandémique, le Québec continue de monter en puissance», observe la directrice générale, Alupa Clarke.

« Y a-t-il des pièces manquantes actuellement ? Non. Mais demain matin, oui», anticipe-t-il.

 
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