Alors que l’élection de Donald Trump et la crise politique en Allemagne suscitent l’inquiétude en Europe, Christine Lagarde, la présidente de BCE, insiste sur le défi du marché unique des capitaux pour combler “l’écart de productivité” séparant le Vieux Continent des États-Unis.
« Le monde se brise en blocs » a déclaré le banquier central, venu de Francfort pour recevoir le grand prix de la souveraineté de l’Institut Choiseul, devant des chefs d’entreprise. Un contexte qui justifie d’autant plus un impératif de souveraineté »selon le gérant, et qui réclame « recentrage » investissements publics et privés en Europe, notamment.
Union des marchés des capitaux : comment le sujet est devenu une priorité en quelques mois
Un serpent de mer des sommets européens
L’Union des marchés des capitaux, serpent de mer des sommets européens, vise à harmoniser les réglementations des quelque 140 places de marché actuellement disponibles dans l’Union européenne. L’objectif est d’achever la libéralisation des flux financiers au sein des 27, par exemple pour orienter plus facilement les investissements privés vers la transition écologique ou numérique.
Les déclarations de TotalEnergies ce printemps sur une éventuelle cotation à New York ont alimenté un sentiment d’urgence. “Ces annonces constituent une forte incitation à travailler très activement pour que l’Europe se mette en mesure de disposer de marchés de capitaux plus efficaces”, puis a réagi M.unRie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
« Sans un effort à la fois pour ouvrir un véritable marché européen et sans la capacité de lever des capitaux, d’attirer des investissements dans nos pays qui regorgent de talents, d’innovation et de capacités, nous ne pourrons pas affirmer une souveraineté européenne qui le mérite absolument. nous nous mobilisons pour cela », a lancé Christine Lagarde. «Essayons de lever ces obstacles qui correspondent bien souvent à de petits égoïsmes territoriaux» conclut-elle.
De profondes différences entre les pays membres
Réunis en sommet à Budapest vendredi dernier, les Vingt-Sept ont lancé un vaste plan de réformes inspiré par Mario Draghi, ancien Premier ministre italien, pour relancer l’économie européenne sous la menace d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump. Mais au-delà des déclarations de principes, les divergences demeurent profondes sur de nombreux sujets, notamment les financements publics à mobiliser. La création d’un syndicat des industries des télécommunications, de l’énergie ou de la défense est également bloquée depuis des années.
Allemagne et autres pays « frugaux » exclure en effet tout recours à une nouvelle dette commune, malgré le succès du plan de relance historique post-Covid de 800 milliards d’euros initié en 2020. Ils pourraient cependant envisager un financement public via le budget de l’Union européenne ou un recours accru à la Banque européenne d’investissement.
(Avec l’AFP)
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