D’ici 10 ans, le Québec souhaite accroître significativement la place des Premières Nations dans l’industrie de la construction, où elles sont nettement sous-représentées tant dans les différents métiers que du côté entrepreneurial, où elles aspirent à une plus grande implication et à une contribution plus précieuse à l’économie du Québec.
Le 5e Le Cercle économique régional des peuples autochtones et du Québec qui se réunit cette semaine à Trois-Rivières a été plutôt prolifique.
La Commission de la construction du Québec (CCQ) a profité de cette rencontre pour présenter mercredi le nouveau Plan d’action de l’industrie de la construction pour l’inclusion des Premières Nations et des Inuits.
L’organisme qui supervise les relations de travail, la formation et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction a mis cinq ans pour élaborer, de concert avec les associations syndicales, patronales et les autorités gouvernementales, une série de mesures qui permettront une meilleure inclusion des Premières Nations et des Inuits.
Le calcul est simple : la population autochtone travaillant actuellement sur les chantiers de construction ne représente que 0,38 % de l’ensemble de la main-d’œuvre active dans ce secteur d’activité au Québec, alors que la population autochtone représente 1,3 % de la population totale du Québec.
Ce que nous visons, c’est que les populations autochtones représentent, d’ici 10 ans, 1 % de la main-d’œuvre totale de l’industrie de la construction au Québec. On parle de plus de 2 000 travailleurs issus des Premières Nations et des Inuits, comparativement à seulement 753 autochtones qui travaillent aujourd’hui sur les chantiers de construction.
Audrey Murray, PDG de la CCQ
Cette participation accrue des Premières Nations à l’industrie de la construction est réclamée depuis des années par les différentes communautés qui reprochaient à la CCQ et à l’industrie des règles trop strictes et restrictives qui empêchaient une contribution plus juste de leur part à cette activité. économiquement significative.
« Il s’agit d’un pas de plus vers une plus grande autodétermination que nous souhaitons pour nos communautés. Cela fait des années qu’on demande au système de s’adapter à notre réalité, et non l’inverse», m’a dit Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.
Un Plan en 24 mesures
Le Plan d’action a développé 24 mesures, dont certaines ont déjà été adoptées au printemps dernier avec l’adoption de la loi 9, tandis que d’autres entreront en vigueur le 30 novembre et d’autres encore s’étendront au cours des cinq prochaines années.
À l’heure où l’industrie de la construction subit encore les séquelles de la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs métiers, l’inclusion de nouveaux travailleurs autochtones sera facilitée grâce à des formations adaptées.
Par exemple, nous allons instaurer des examens pratiques à titre expérimental pour les jeunes Inuits qui souhaitent se former aux métiers de la construction, parce qu’ils n’ont pas le cursus scolaire leur permettant de passer un examen théorique et parce que c’est dans leur culture de apprendre en imitant.
Cette procédure pourrait éventuellement être étendue à d’autres communautés autochtones pour faciliter l’arrivée sur le marché d’un nombre beaucoup plus important de jeunes recrues n’ayant pas nécessairement la formation requise.
Dans les prochains mois, nous allons également permettre aux entreprises de construction d’embaucher deux fois plus d’apprentis autochtones par métier que le ratio actuel qui permet l’embauche d’un apprenti pour un compagnon, car il est plus difficile d’accéder au statut de compagnon.
Autre mesure qui facilitera la mobilité de la main-d’œuvre et qui s’appliquera, celle-ci, à partir du 30 novembre : on n’exigera plus qu’un apprenti indigène cumule 750 heures de travail avant de pouvoir aller travailler dans une autre région que la vôtre. Nous allons réduire cette limite à 450 heures, afin de leur donner plus de possibilités d’être embauchés.
Une autre mesure importante qui ne sera pas mise en œuvre immédiatement, mais qui facilitera la vie de plusieurs communautés cries, est l’agrandissement de la zone de la Baie-James, dont les limites déborderont désormais dans la région d’Eeyou Istchee Baie. -James, soit en Abitibi et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Pour la grande chef du Grand Conseil des Cris, Mandy Gull-Masty, cette harmonisation stabilisera les activités des entreprises de construction cries qui sont souvent à cheval sur les trois régions. Mmoi Gull-Masty est très enthousiasmée par le plan d’action qui vient d’être dévoilé.
Les Premières Nations et les Inuits seront pleinement capables d’atteindre les objectifs de 2 000 travailleurs de la construction d’ici 10 ans, assure-t-elle.
Il s’agit d’un plan d’action pour l’inclusion tout à fait réaliste. Nous seuls, les neuf nations cries du Québec, comptons un total de 20 000 personnes et la moitié de notre population a moins de 18 ans. Nous aurons la main d’œuvre disponible pour réaliser notre développement futur.
La grande chef du Grand Conseil des Cris, Mandy Gull-Masty
La Commission de la construction du Québec et ses partenaires du secteur de la construction viennent de démontrer qu’il est possible de modifier un cadre réglementaire pour permettre une plus grande inclusion, et surtout en bénéficier.
La prochaine étape sera de faire la même chose avec les nouveaux arrivants pour en faire des contributeurs dans un secteur qui en a encore besoin.
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