Le déficit public, initialement prévu à 4,4% du PIB, devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, en raison notamment de recettes bien inférieures aux prévisions – des écarts qui ont soulevé des questions sur la fiabilité des prévisions du gouvernement.
Après un dérapage imprévu du déficit public français en 2024, pour la deuxième année consécutive, la leçon est apprise. Ce jeudi 14 novembre
un comité de neuf experts économiques
a été mis en place par le gouvernement afin d’améliorer les modèles de prévisions macroéconomiques et la gestion des finances publiques. À des fins temporaires, ce
« comité scientifique »
formulera des recommandations en vue de présenter, vers la mi-décembre, un
plan d’action
par les ministres de l’Économie, Antoine Armand, et du Budget, Laurent Saint-Martin, ont indiqué leurs bureaux.
« Deux axes principaux » seront abordés, selon le cabinet d’Antoine Armand : « comment
améliorer la qualité des prévisions macroéconomiques
dans un contexte économique assez évolutif (…) ; et comment s’améliorer au cours de l’année
suivre les évolutions budgétaires
et la transparence de ce suivi », notamment auprès du Parlement.
La France, l’un des mauvais élèves de la zone euro
Initialement prévu à 4,4% du PIB, le déficit public devrait finalement atteindre
6,1% en 2024,
en raison notamment d’un chiffre d’affaires bien inférieur aux prévisions, alors que la prévision de croissance avait été abaissée de 1,4% à 1,1%. Le déficit était déjà passé de 4,9% à 5,5% en 2023 pour la même raison. Ces écarts, préjudiciables à la crédibilité de la France dans la zone euro, dont elle est l’un des mauvais élèves, ont suscité des critiques.
questions sur la fiabilité des prévisions gouvernementales.
Au point de faire dire à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), que
“Notre machine à prévoir les revenus est en partie en panne.”
Ce dernier avait proposé début novembre de confier les prévisions à « une institution indépendante » comme le HCFP.
Le « comité scientifique » est composé
des experts « totalement indépendants »
selon Bercy : Jean-Luc Tavernier (directeur général de l’INSEE), François Ecalle (président du site spécialisé Fipeco), Olivier Garnier (directeur chargé des statistiques, des études économiques et des relations internationales à la Banque de France), Xavier Ragot ( président de l’OFCE), Ludovic Subran (économiste en chef du groupe Allianz), Camille Landais (présidente déléguée du CAE et professeur d’économie à la LSE), Valérie Plagnol (présidente du Cercle des épargnants et commissaire à la CRE), Laurent Bach (professeur de finance à l’Essec et membre de l’IPP) et Xavier Jaravel (professeur d’économie à la LSE). S’il peut y avoir
« points à améliorer »
sur certains processus, « en aucun cas (les ministres) ne remettent en cause le
qualité technique des équipes de Bercy »,
a assuré le ministère de l’Économie.
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