Zurich (awp) – Le fabricant bernois de dispositifs médicaux Ypsomed poursuit sa stratégie de recentrage sur son cœur de métier avec la vente de son unité déficitaire Diabetes Care, cinq mois après avoir tracé une ligne de démarcation claire avec ses activités dans les stylos et autres instruments d’injection. Les options alors envisagées pour les pompes à insuline et autres dispositifs de gestion des maladies étaient le désinvestissement ou l’autonomisation, avec une préférence déclarée pour la première alternative.
Diabetes Care, limité uniquement à la pompe à insuline maison Ypsopump depuis la vente début août des activités aiguilles et glucomètres à l’italien MTD, a vu ses ventes bondir d’un tiers entre mars et fin septembre, pour représenter 98,1 millions de francs suisses. Hors effet de périmètre, l’unité aurait même enregistré une croissance de plus de 50%, indique un rapport intermédiaire publié mercredi.
Le cabinet Berthoud estime que ces activités commenceront à générer des bénéfices avant le printemps. Entre-temps, les efforts marketing d’Ypsopump ont pesé sur le résultat opérationnel de 12,4 millions de francs, après avoir creusé un déficit de 18,8 millions un an plus tôt.
Les dispositifs d’injection ont généré un chiffre d’affaires de 220,3 millions de francs suisses, en hausse de près d’un quart.
Rentabilité endommagée
Les revenus semestriels ont ainsi bondi de 26,9% à 324,0 millions de francs suisses, pour un excédent d’exploitation (Ebit) quasi stable à 40,5 millions. Le bénéfice net s’est en revanche contracté d’un dixième à 32,6 millions.
Si les ventes répondent largement aux attentes des analystes consultés par AWP, l’Ebit et le bénéfice net s’avèrent nettement inférieurs aux attentes.
Ypsomed a accéléré sa consommation de trésorerie, doublant à près de 100 millions de francs suisses ses investissements dans les infrastructures dans le cadre de son vaste programme d’expansion de capacité. La recherche et le développement, ainsi que le processus d’approbation de l’Ypsopump au pays de l’Oncle Sam et la numérisation des services coûtent encore près de 40 millions.
La direction confirme néanmoins sa feuille de route pour l’ensemble de l’année, avec notamment la poursuite d’une croissance de l’activité à un rythme de l’ordre de 25%. Sans tenir compte des effets uniques de la vente des activités d’aiguilles et de glycométrie, l’excédent d’exploitation devrait être d’environ 140 millions de francs suisses.
En train de se délester
Comme prévu, l’annonce de la vente de Diabetes Care a ravi les analystes. Ypsomed n’a pas la taille nécessaire pour commercialiser elle-même Ypsopump sur le marché essentiel américain et ces activités ont un effet dilutif permanent sur la rentabilité, explique Sibylle Bischofberger, pour Vontobel. Le reste de son modèle économique est « intéressant et quasiment non cyclique », poursuit l’expert.
Insensible à l’érosion de la rentabilité, Daniel Jelovcan note que le taux de croissance élevé des activités poursuivies a après tout un coût « naturel ». L’analyste de la Banque cantonale zurichoise, tout comme son collègue de la banque de gestion zurichoise, s’en tient à une recommandation d’achat du titre.
Cette clémence n’a pas empêché l’action Ypsomed d’échouer lors des premières cotations boursières. A 09h43, l’action nominative abandonnait 4,8% à 385,50 francs suisses et figurait en avant-dernière position d’un SPI en baisse de 0,25%.
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