La migration internationale continue d’augmenter au Québec, alors que c’est l’inverse qui se produit en Ontario et en Colombie-Britannique. Ce contraste pourrait exacerber les défis du marché locatif québécois, déjà sous pression.
Un peu plus de 105 000 immigrants et résidents non permanents sont arrivés au Québec entre janvier et juin 2024, selon les données publiées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Pour la même période l’an dernier, ce nombre s’élevait à 92 631, soit une augmentation d’environ 14 %.
«Nous nous attendons à une autre année très forte», a expliqué Francis Cortellino, économiste à la SCHL. « Mais quand je suis allé voir les autres provinces, j’ai été un peu surpris de voir que [le nombre de nouveaux arrivants] était en baisse. »
Au cours de la même période, en Ontario et en Colombie-Britannique, le nombre de nouveaux immigrants et de résidents non permanents a connu une diminution de 18 % et 12,7 %, respectivement, de 2023 à 2024.
Malgré cette baisse, le nombre de nouveaux arrivants demeure tout de même plus élevé en Ontario qu’au Québec, s’établissant à 207 656 pour les six premiers mois de 2024. Le Québec se retrouve alors devant la Colombie-Britannique, qui en comptait 79 856 pour la même période.
Pour le moment, la SCHL ne dispose que de données de janvier à juin 2024. « Il sera intéressant de suivre les données des six derniers mois de 2024 pour voir si ce constat se vérifie », a ajouté M. Cortellino.
Ces données ne reflètent toutefois pas les immigrants qui ont quitté le pays. Il y en a environ 2 500 au Québec, a souligné Francis Cortellino.
Pression du marché
Le 26 octobre, le gouvernement fédéral a révisé ses seuils d’immigration permanente et a annoncé que le nombre de résidents permanents passerait de 485 000 à 395 000 d’ici 2025. L’objectif initial avait été fixé à 500 000 immigrants permanents, malgré la crise du logement.
« Plusieurs facteurs mettent le marché locatif sous pression. À l’heure actuelle, la forte croissance de la population en fait partie », a déclaré M. Cortellino, précisant que la migration internationale représente une part importante de la croissance démographique.
Mais le spécialiste a également mentionné que la migration internationale n’est pas le seul facteur expliquant la forte demande de logements : « Les jeunes restent beaucoup plus locataires qu’avant », ajoute-t-il.
La SCHL publiera son rapport locatif 2024 à la mi-décembre.
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