Montréal veut construire 160 000 logements « hors marché » évitant la spéculation immobilière d’ici 2050, en simplifiant la vente de ses terrains aux organismes sans but lucratif (OBNL). Ils pourront désormais acheter des emplacements auprès de la Ville via une carte en temps réel, là où il existe déjà 67 emplacements.
« Les modèles de financement du gouvernement ont changé ces dernières années. Je pense à Accès Logis, qui n’existe plus. Le marché et la culture du développement ont aussi beaucoup changé», a fait valoir la mairesse Valérie Plante en conférence de presse mardi.
Terrains vacants, stationnements, immeubles à démolir ou à transformer, maisons de chambres et petits immeubles résidentiels : plusieurs types de projets seront exposés sur cette nouvelle plateforme. Il y avait déjà 12 « immeubles disponibles » mardi, représentant entre 900 et 1 150 logements, à Ville-Marie, Le Plateau-Mont-Royal, Le Sud-Ouest, Parc-Extension et Villeray.
Le prix, les informations sur le terrain et les programmes de financement éligibles sont alors affichés. « Nous ajouterons continuellement de nouveaux terrains et de nouveaux bâtiments. […] Nous disposons maintenant d’un outil qui a un grand potentiel », a indiqué le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais. Il dit vouloir « simplifier les conditions de réalisation des projets hors marché ».
Quelque 27 sites ont déjà été identifiés comme « projets en cours de planification », pour un total pouvant atteindre 3 400 logements. La Ville affirme avoir vendu 18 terrains hors marché depuis 2018, pour 1 000 logements ; 20 autres sont « en cours d’analyse », pour environ 950 unités.
En prenant en compte huit petits projets de 20 logements ou moins, qui ne seront pas affichés sur cette carte, cela signifie que 67 projets sont soit disponibles, en développement ou en analyse.
Vente ou location
L’objectif de la Ville est d’atteindre une proportion de 20 % de logements « non marchands » sur l’île d’ici 2050, ce qui représente 224 000 logements. À plus court terme, la Ville ambitionne d’atteindre un seuil global de 12 % de logements « non marchands » d’ici 10 ans. À l’heure actuelle, ce taux n’est que de 7 %, ce qui équivaut à 63 000 unités. Bref, la marche est haute, à 161 000 logements en 25 ans.
Nous voulons améliorer la viabilité économique des projets en étant plus rapides. Nous souhaitons également réduire les délais importants entre l’octroi des autorisations municipales et la réalisation des projets.
Valérie Plante, mayor of Montreal
Montréal cible uniquement les projets réalisés par des organismes à but non lucratif (OBNL). Tout cela fait suite au Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM), présenté en juin dernier, qui promet de livrer 200 000 logements supplémentaires d’ici 2050, en s’associant au développement des transports en commun.
Deux options s’offriront aux organismes intéressés : soit ils achètent le terrain, soit ils le louent par le biais d’une cession ou d’un droit de surface. La Ville en demeurerait alors propriétaire, tout en permettant à l’OBNL de réaliser son projet. Pour les sites disponibles, les promoteurs qui disposent d’une confirmation de financement pourront déposer une demande d’acquisition directement sur la plateforme de la Ville.
Quant aux sites jugés « stratégiques en raison de leur potentiel, de leur localisation ou de la complexité de leur développement », ils seront mis à disposition dans le cadre d’appels à candidatures, soit via une cartographie interactive, soit par d’autres mécanismes classiques.
Montréal dit vouloir vendre « à la valeur comptable, sans profit ni perte », le plus souvent à des prix inférieurs à la valeur marchande. Il s’agira principalement de terrains issus de la réserve foncière communale ou acquis par le Règlement de métropole mixte (RMM). D’autres sites acquis plus récemment grâce au droit de préemption pourraient toutefois devoir être cédés à un prix plus proche de la valeur marchande.
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