La SNCF, les agriculteurs, le secteur aérien ou encore les fonctionnaires ont appelé à la grève au cours du mois de novembre. Des mobilisations sont déjà prévues sur plusieurs dates et elles pourraient durer jusqu’à la fin de l’année.
Le mois de novembre s’annonce chargé en mouvements sociaux puisque plusieurs appels à la grève ont été lancés pour les jours à venir. Les agriculteurs qui expriment leur colère, quelques mois seulement après une mobilisation qui a duré plusieurs semaines en début d’année, et réclament de pouvoir vivre de leur métier après une année difficile en termes de récoltes et alors qu’une crise sanitaire affecte les élevages. Mais de nombreux autres secteurs se mobilisent contre les plans sociaux et les mesures budgétaires au service de l’Etat et recherchent 60 milliards d’euros d’économies.
Plusieurs appels à la grève dans des secteurs n’ayant aucun lien entre eux ont été lancés, au moins quatre sont prévus pour la semaine du 11 au 17 novembre. D’autres sont annoncés pour les semaines suivantes. Et le bal des grèves commence ce mardi 12 novembre, qui a déposé un préavis de grève en vigueur jusqu’à l’aube du mercredi 13 novembre. La régie des transports d’Ile-de-France s’oppose à l’ouverture à la concurrence des bus de la RATP, qu’elle estime être un « prétexte pour des attaques incessantes contre le personnel, [les] les conditions de travail et [les] rémunération”. Toutefois, le mouvement de grève ne doit pas avoir d’impact sur la circulation des transports en Ile-de-France comme le précise la RATP dans Libération. D’autres appels à la mobilisation pourraient toutefois entraîner des perturbations.
Grève des pilotes de ligne le 14 novembre
Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), largement majoritaire dans la profession, appelle à la grève ce jeudi 14 novembre. Une grève qui s’accompagne d’un appel à manifester devant l’Assemblée nationale contre la proposition du gouvernement de prendre « un milliard d’euros supplémentaire par an au secteur aérien » via les impôts. L’initiative a été relayée par plusieurs autres syndicats – UNSA transport, UNSA PNC, CFE-CGC FNEMA, UNAC, SNPNC-FO et FEETS-FO – qui invitent « tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation meurtrière pour les entreprises ». emplois » dans le secteur aérien.
Les députés ont voté une augmentation de la fiscalité sur les billets d’avion, limitant la mesure à une durée d’un an et excluant du dispositif les vols vers les territoires d’outre-mer et la Corse. Les billets devraient passer de 2€60 à 9€50 par personne pour les vols européens, de 7€50 à 15€ pour les destinations intermédiaires et de 7€50 à 40€ pour les vols long-courriers selon le rapporteur général du budget, Charles de Courson. .
Mobilisations paysannes du 15 novembre
Les mobilisations paysannes ont repris par endroits avec des actions fortes dans certains départements, mais le mouvement risque de s’accélérer à partir de la mi-novembre à l’appel des deux syndicats majoritaires, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. (JA). Les organisations invitent les agriculteurs à mener des actions sur tout le territoire. Ils préviennent que sans une réponse rapide et satisfaisante de l’État, ils pourraient durcir le ton en bloquant les routes et la circulation des marchandises alimentaires, comme en début d’année. Cette contestation intervient à quelques mois des élections professionnelles du secteur agricole, alors que le gouvernement affirme avoir mis en œuvre les deux tiers des mesures promises après la contestation de janvier.
Les fortes pluies, qui ont réduit les récoltes de céréales de 40% et les mobilisations du début d’année restées sans réponse, vont mal. A cela s’ajoutent les négociations sur un accord entre le Mercorsur (alliance économique des pays d’Amérique du Sud) et l’Europe. La France s’oppose à la signature de l’accord poussé par ses voisins européens et les agriculteurs font pression pour que l’accord qui lui serait défavorable et conduirait à une concurrence déloyale ne soit pas adopté.
Grève à la SNCF du 20 au 22 novembre, puis en décembre ?
Les syndicats ferroviaires ont également appelé à la grève du mercredi 20 novembre au soir jusqu’au vendredi 22 novembre au matin. Plusieurs organisations syndicales, dont la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots, préviennent que cela La mobilisation est « un ultimatum » avant « un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre » si le gouvernement et la SNCF ne répondent pas à leurs revendications. Ils ont également déposé un préavis de grève illimitée à compter du mercredi 11 décembre, renouvelable par périodes de 24 heures. A la SNCF, c’est le démantèlement annoncé de Fret SNCF et les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales qui poussent à la mobilisation.
Des fonctionnaires dans la rue début décembre, plusieurs dates avancées
Du côté de la fonction publique, la CGT exprime son mécontentement et appelle à la grève tout comme l’organisation FO. Les deux syndicats ont été conviés à une réunion avec le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, qui s’est soldée par un échec. Le ministre souhaite étendre le délai de carence pour la fonction publique à trois jours, contre un actuellement. « Nous prendrons au mot le jeu du ministre : trois jours d’attente, trois jours de grève », a répondu le secrétaire général de l’UIAFP-FO, Christian Grolier. Le jour du mouvement de grève n’a pas encore été communiqué, mais les dirigeants syndicaux ont évoqué la possibilité d’une mobilisation « début décembre ».
Mais le secteur regroupe plusieurs domaines professionnels, les dates de mobilisation pourraient se multiplier et la première branche à annoncer une mobilisation est celle de la petite enfance le mardi 19 novembre. L’intersyndicale de la fonction publique territoriale a appelé à l’action le 10 décembre. s’active également du côté de l’éducation nationale avec le dépôt d’une alerte sociale contre les suppressions d’emplois sans appel à la grève, pour l’instant. Les professionnels du secteur de la santé et de l’action sociale ont en revanche déposé un préavis de grève pouvant être étendu en intersyndicale.
15h42 – « La mobilisation paye » : Sophie Binet soutient les grèves de la SNCF et du secteur aérien :
La CGT est à l’origine des appels à la grève lancés par les syndicats des cheminots de la SNCF et ceux des pilotes de ligne du secteur aérien comme l’indique la secrétaire générale de l’organisation, Sophie Binet, au micro de Franceinfo ce mardi. Alors que ces mobilisations, dont la prolongation jusqu’aux fêtes de fin d’année a été évoquée, risquent de perturber le transport ferroviaire et aérien, le syndicaliste indique que « les salariés s’organisent pour défendre leurs droits » et qu’il « faut continuer, considérant que il n’est «pas question de payer une dette dans laquelle nous n’avons rien à voir». “Nous sommes assez nombreux à piétiner les droits des salariés”, a ajouté le patron de la CGT.
14h55 – La fonction publique CGT dépose un préavis de grève d’un mois et demi
Certains syndicats du service public ont prévenu d’une grève dans leur secteur et le mouvement social commence à s’organiser sous la direction de l’Union fédérale des syndicats d’État CGT. L’organisation a annoncé avoir déposé un préavis de grève du 18 novembre au 31 décembre 2024 dans un communiqué publié ce mardi appelant « le personnel à se mobiliser par tous les moyens, y compris la grève et la manifestation ». Le syndicat critique « les fondamentaux de la politique mise en œuvre par Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs » notant notamment « l’austérité budgétaire », « l’austérité salariale » ou encore la « dégradation organisée des conditions de vie et de travail des agents ». En énumérant les solutions proposées, la branche CGT estime que le gouvernement « refuse d’apporter des réponses à cet ensemble de propositions et de revendications ».
11h10 – Avec une grève ce 12 novembre, la RATP ouvre le bal
Alors que plusieurs appels à la grève ont été lancés pour les jours à venir, dont plusieurs pour le week-end, la RATP donne le coup d’envoi de cette période qui s’annonce chargée en mouvements sociaux. La régie des transports d’Île-de-France a déposé un préavis de grève pour la journée du mardi 12 novembre et jusqu’à 7 heures mercredi matin pour protester contre la concurrence entre les lignes de bus. Cette première grève reste cependant symbolique, puisqu’aucune perturbation de la circulation n’est annoncée. Cela devrait même passer inaperçu contrairement aux prochains mouvements.
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