Vendre un surplus de 15 millions de kilos de thé, c’est le défi du Kenya qui voit les stocks s’accumuler. Un défi colossal, car l’augmentation de la production de thé dans le pays s’est faite au détriment de la qualité.
Les stocks de thé ont atteint plus de sept milliards de tasses en octobre, selon les calculs de l’agence. Bloomberg. Un défi pour le Kenya qui doit commercialiser ces tôles le plus rapidement possible faute de voir leur qualité baisser et leur valeur avec elle.
Depuis trois ans, la vente de Thé du Kenya ralenti en raison de prix plancher fixé par les autorités – 2,34 dollars par kilo exporté. Un prix qui valorisait même les qualités les plus basses, qui ne trouvaient donc pas preneur. En 2023, selon le Tea Board of Kenya, 40 % du thé proposé aux enchères de Mombasa restait invendu. Lors d’une vente en juillet dernier, ce taux d’invendus s’est même élevé à 60 %.
Une surproduction qui pèse sur les prix
Aujourd’hui, l’obstacle des prix est levé : les autorités ont finalement cédé début octobre pour tenter d’absorber l’excédent. Cela signifie que les qualités dont les prix avaient été artificiellement gonflés retrouveront une valeur plus réaliste aux yeux des acheteurs qui les avaient boudés ces derniers mois.
L’objectif fixé est de liquider le trop-plein, mais la mesure ne sera pas synonyme de hausse des prix bien au contraire. Le vice-président du trading chez Universal Commodities Trading, cité par l’agence Bloomberg, estime que l’augmentation de la production kenyane a déjà fait chuter les prix de 10 à 30 % au niveau mondial.
Les pays qui vendent leur thé aux enchères de Mombasa peuvent en témoigner. C’est le cas de l’Ouganda, qui a vendu l’essentiel de sa production à moitié prix ces deux dernières années. Ce qui a conduit à la fermeture d’au moins 10 des 37 usines que compte le pays.
Du thé kenyan de meilleure qualité demain ?
De l’avis des experts, la hausse des prix ne passera que par le contrôle de la production chez le plus grand exportateur de thé au monde, car la croissance des volumes n’est pas suivie par celle de la demande qui augmente plus lentement.
Le Kenya ne ménagera pas non plus le travail sur la qualité de ses feuilles s’il veut mieux vendre son thé et mieux le promouvoir en dehors des groupes industriels qui sont ses principaux clients. Un souhait exprimé par le président kenyan lui-même.
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