Pendant que la Mauricie et le Centre-du-Québec développent la Vallée de la transition énergétique, les acteurs de cette décarbonation retiennent leur souffle en attendant de voir qui dirigera la Maison Blanche.
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« Il y a beaucoup d’incertitude ces jours-ci », affirme le président-directeur général de Mobilité électrique Canada, Daniel Breton.
« Il y a plusieurs fabricants avec qui je parle, plusieurs membres de Mobilité Électrique Canada qui disent : pour pouvoir savoir où on va, il faut avoir une certaine prévisibilité du marché. Et là, nous sommes dans une période extrêmement imprévisible à cause des élections américaines », explique-t-il.
M. Breton note que sous l’administration Biden, plusieurs incitatifs ont favorisé la transition énergétique : l’Inflation Reduction Act, les remises sur l’achat de véhicules électriques et les programmes de déploiement d’infrastructures de recharge.
Si le président de Mobilité électrique Canada estime qu’une administration Harris poursuivrait sur la même voie, les conséquences d’une éventuelle élection de Trump sont moins prévisibles.
« Il a beaucoup parlé des droits de douane sur les produits non américains. Il peut même s’agir de véhicules fabriqués au Canada. Il est donc certain que c’est une Source d’inquiétude pour l’industrie automobile, mais aussi pour les camions et les autobus canadiens », souligne Daniel Breton.
Un ralentissement pourrait donc se faire sentir pour les usines de l’industrie des batteries du parc industriel de Bécancour.
Le directeur général d’Innovation et Développement économique Trois-Rivières, Mario De Tilly, dit suivre les élections avec beaucoup d’attention, alors que 70 % des exportations des entreprises trifluviennes sont destinées au marché américain.
« Imaginons l’un des plus grands acteurs du monde de l’énergie éolienne, nous pouvons penser à Marmen. Demain matin, arrêtera-t-on de construire des éoliennes du côté américain parce que nous préférerons les énergies fossiles ? Difficile à dire. Il ne faut pas tirer des conclusions trop hâtives, mais c’est quelque chose que nous observerons toujours de très près», déclare M. De Tilly.
Ce qui est clair pour ces observateurs, c’est que, quel que soit le résultat du vote, les effets du protectionnisme américain risquent de se faire sentir sur les entreprises d’ici.
« Quel que soit le gouvernement élu aux États-Unis, nous sentons qu’il y a clairement une tendance protectionniste plus importante ces dernières années et encore plus ces derniers mois que ce qu’on a vu auparavant », indique Daniel Breton.
« Toutefois, l’un est peut-être un peu plus agressif que l’autre et notamment dans des secteurs qui sont pour nous un peu plus sensibles. Il faut quand même rappeler que M. Trump a beaucoup parlé de protection du secteur des énergies fossiles et pour nous ici au Québec, nous avons fait un choix un peu différent. Alors, est-ce que cela va avoir un impact ? Cela dépend qui sera élu ce soir», conclut Mario De Tilly.
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