Les victimes de la cyberattaque Free ne pourront finalement pas déposer plainte en ligne via un formulaire à remplir, comme cela avait été annoncé. Mercredi 30 octobre, le gendarme français de nos données personnelles, la CNIL, a précisé, dans sa page relative au piratage de Free, qu’un formulaire de réclamation en ligne serait mis en place. L’approche, repérée par RTLavait un objectif : faciliter le dépôt potentiel de plaintes des quelque 20 millions de clients Free victimes de la fuite.
Dans cette cyberattaque, pas moins de cinq millions d’IBAN de clients de l’opérateur sont tombés entre les mains de cybercriminels, les données des abonnés ayant été vendues 175 000 dollars sur un forum.
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Le formulaire “n’est plus d’actualité depuis la semaine dernière”
En conséquence, la CNIL précisait encore, la semaine dernière, que « Si vous avez été informé de la violation de vos données, suite à la cyberattaque visant l’opérateur téléphonique Free, vous avez la possibilité de déposer plainte via un formulaire en ligne sans vous déplacer dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie. Ce formulaire sera prochainement disponible sur le site cybermalveillance.gouv.fr ».
Mais quelques jours plus tard, il y a eu un rebondissement. La mention du formulaire en ligne, sur la page dédiée à la Piraterie Libre de la CNIL, a finalement disparu, sans qu’aucun formulaire ne soit mis en ligne. Contacté par 01net.com Lundi 4 novembre, la CNIL n’avait pas répondu à nos sollicitations au moment de la publication de cet article. Le site cybermalveillance.gouv.fr que nous avons interrogé a, quant à lui, confirmé que le formulaire en ligne « n’était plus d’actualité depuis la semaine dernière « . Pourquoi ce rétropédalage ? Les autorités avaient-elles peur d’être submergées par trop de plaintes ?
Le formulaire avait cependant « connu un petit succès » auprès des victimes lors d’autres cyberattaques.
Aucune explication n’a encore été donnée. Cybermalveillance.gouv.fr a rappelé que le site n’était qu’un hébergeur qui ne décidait ni ne gérait la question de la forme. Nous avons contacté la préfecture de police qui nous a orienté vers le parquet qui, de son côté, n’avait pas répondu à notre demande au moment de la publication de cet article.
Un tel formulaire, appelé « lettre de plainte », avait cependant, dans d’autres cas de cyberattaques, « a obtenu un petit succès », nous dit-on. Il a notamment été mis en place après la cyberattaque ayant touché les prestataires de paiement tiers Viamedis et Almerys en février dernier. La démarche, gérée par la Brigade Cybercriminalité – également chargée de l’enquête sur le piratage de Free – a permis de déposer plainte en près de trois minutes. Le tout sans avoir à se rendre dans un commissariat ou une gendarmerie, via le site de l’État « demarches-simplifies.fr ».
Mais pour la cyberattaque massive visant Free, il faudra, si vous faites partie des victimes, et que vous souhaitez engager une action en justice :
- soit déposer une réclamation contre Free devant la CNIL, si vous estimez que l’opérateur n’a pas suffisamment protégé vos données personnelles. La procédure est décrite sur le site du gendarme des données personnelles : elle passera dans un premier temps par un échange avec l’opérateur Free et son DPO, son délégué à la protection des données ;
- soit vous rendre dans un commissariat de police ou de gendarmerie en cas d’utilisation frauduleuse de vos données personnelles entraînant « usurpation d’identité, arnaque ou paiements frauduleux », explique la CNIL.
Parallèlement ou en parallèle au dépôt d’une éventuelle plainte, n’hésitez pas, si vous faites partie des victimes de la fuite, à adopter ces mesures de vigilance décrites dans notre article.
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