L’invité –
Le médecin de famille contre la hausse des coûts
Félicien Monnier estime que la revalorisation du rôle du médecin de famille pourrait avoir des aspects bénéfiques.
Felicien Monnier– Président de la Ligue Vaudoise
Publié aujourd’hui à 6h42
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L’année dernière, une nouvelle augmentation des primes a provoqué des réactions de tous les partis, chacun dénonçant les responsables. Le PS s’en est pris à l’industrie pharmaceutique, le Centre aux hôpitaux, l’UDC au contrôle de l’État et à l’immigration. Le PLR souhaitait introduire une assurance maladie « budgétaire ». On a parlé du côté de Zurich d’une suppression pure et simple de l’obligation d’assurance. Les députés francophones des chambres ont réclamé la création d’une « région sanitaire francophone ».
L’omniprésent président du Syndicat suisse vient d’annoncer vouloir lancer une initiative pour un fonds unique, probablement cantonal. Il est douteux que l’USS joue ici son rôle.
Enfin, après les deux initiatives rejetées en juin, nous voterons le 24 novembre le projet du Conseil fédéral pour un financement uniforme des soins (EFAS).
Dans la pratique, une multitude de propositions de mesures localisées côtoient des appels à révolutionner le système. La réalité est que personne n’a de solution miracle, tant la dynamique de hausse des prix semble implacable. Le vieillissement de la population pèsera de plus en plus sur les coûts de santé. Dans le même temps, la pugnacité naturelle de l’être humain face à la mort et à la souffrance fait progresser la médecine : plus technique, plus efficace, mais plus coûteuse. On se demande si ce combat financier peut vraiment être gagné.
La proposition d’une « revalorisation du rôle du médecin de famille » revient régulièrement. Nous y croyons fondamentalement. Le médecin généraliste connaît son patient et a sa confiance. Il le place dans sa constellation familiale, anticipe les difficultés et sait réorienter les choix. Il pratiquerait la « médecine de premier recours ». C’est souvent aussi un dernier recours. Lorsque son patient désespère d’être pris en charge, il se tourne vers son médecin généraliste. Avant et après un décès, le médecin généraliste accompagne souvent toute la famille. Son rôle social et préventif est de premier ordre.
Réévaluation
La nécessaire revalorisation du médecin de famille ne doit cependant pas devenir l’un de ces mantras dont raffole la politique suisse – comme la « revalorisation de l’apprentissage » – et se transformer en une affirmation partagée par tous, mais appliquée par personne. Cette revalorisation doit avant tout être financière. Même si cela signifie une réduction des revenus des spécialistes. Elle doit être morale et symbolique : le rôle social prime ici sur les compétences techniques de pointe. Que ce message soit martelé dès la première année de médecine.
Le médecin de famille est emblématique de la médecine locale, incarnée dans notre quotidien. Il est à l’avant-garde de la prévention. Une réforme bienvenue serait que chaque Vaudois bénéficie, hors franchise, d’une consultation annuelle chez un médecin généraliste. Pourquoi pas à l’initiative des communes. Les économies à long terme seront substantielles.
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