Les syndicats CFDT, CGC, CGT et la direction du Figaro ont conclu un accord assurant le versement aux journalistes de 25% des droits voisins perçus par le titre pour l’utilisation de ses contenus par Meta et Google, a annoncé jeudi la direction. L’accord interne, fruit de discussions lancées selon lui en 2021, concerne le partage des sommes liées aux contrats conclus avec Meta (Facebook) et Google. Il “sera renforcé par d’éventuels accords “futurs” avec d’autres acteurs du marché”, souligne un communiqué. Pour l’heure, chaque journaliste du Figaro percevra, rétroactivement, 2 900 euros pour la période d’octobre 2019 à décembre 2023, selon le communiqué. Une rémunération “de l’ordre de 800 euros par journaliste devrait” être ajoutée pour 2024 “et les années suivantes”, ajoute-t-on. « Nous avons signé jusqu’à fin 2025 » pour nous donner une « visibilité » et nous permettre de « rediscuter » l’accord si nécessaire, a indiqué le directeur général du groupe Figaro Marc Feuillée. S’il est “ravi” de la “rémunération juste et logique” des 550 cartes de presse du Figaro, le dirigeant se dit aussi “préoccupé pour l’avenir”.
« Les accords de Google sont actuellement en cours de renégociation avec Apig et les accords de Facebook seront renégociables en 2025 », rappelle-t-il. Par ailleurs, un « certain nombre de plateformes américaines », dont X, « ne respectent pas les droits voisins », cinq ans après la promulgation de la loi dédiée, fait valoir M. Feuillée, appelant à la mise en place d’un « mécanisme d’arbitrage ». En juin, un accord similaire avait été conclu au quotidien Le Monde, assurant aux journalistes le paiement de 25 % des droits voisins perçus pour l’utilisation de leurs contenus par les plateformes et la start-up américaine d’intelligence artificielle OpenAI.
Le rôle d’Apig
Etendu aux plateformes numériques en 2019 par une directive européenne, les droits voisins du droit d’auteur permettent aux journaux, magazines ou agences de presse d’être rémunérés lorsque leurs articles, photos, vidéos, etc. sont réutilisés par les géants du web. Au fil des années et difficilement, des accords-cadres ont été conclus pour le paiement de droits voisins à plusieurs médias, ainsi que des accords individuels comme avec Le Monde ou Le Figaro. Les montants confidentiels perçus par ces derniers sont ceux “négociés par l’Apig”, l’Alliance pour la presse d’information générale, qui regroupe près de 300 titres, a indiqué à l’AFP Marc Feuillée.
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