La plus ancienne papeterie encore en activité à Trois-Rivières s’attaque au captage du carbone puisque l’usine Wayagamack mettra en place un système de captage du carbone, avec un investissement de près de 24 millions de dollars.
Kruger se targue ainsi d’avoir réalisé une première mondiale dans une installation industrielle de pâtes et papiers.
Le projet pilote captera cinq tonnes de carbone par jour, émises par certaines chaudières de l’usine fonctionnant au gaz naturel. La technologie utilisée a été développée par la société Mantel Capture, fondée par des ingénieurs et scientifiques du Massachusetts Institute of Technology.
Après des tests en laboratoire réussis, l’objectif est de transposer la technologie à l’industrie des pâtes et papiers, une première mondiale.
Ce qui est particulièrement innovant, c’est que le carbone capté sera même réutilisé dans les mêmes installations. « Nous avons actuellement une opération sur la machine numéro 4 qui nécessite l’utilisation de CO2 pour contrôler le pH dans la fabrication du papier », a expliqué le vice-président principal de la fabrication chez Kruger Pâtes et Papiers.
« Donc, nous consommons déjà du CO2. Ce que nous allons faire, c’est remplacer ce que nous consommons actuellement par le CO2 que nous allons capter grâce au projet annoncé aujourd’hui.
Une annonce qui permettra «de réussir le grand défi de décarboner l’économie», a estimé le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne.
« Nous le faisons avec l’aluminium, nous le faisons avec l’acier et maintenant nous le faisons avec les pâtes et papiers. C’est pourquoi nous avons des investissements records au Québec. Les gens veulent venir ici parce que nous sommes en avance sur l’industrie », a déclaré le ministre. Ottawa offre une contribution de 8 millions de dollars.
Un projet de démonstration
Québec, de son côté, offre 9,5 millions de dollars dans le cadre du programme Technoclimat du ministère de l’Environnement. Il s’agira d’un projet de démonstration technologique, comme l’explique le ministre du Travail Jean Boulet.
« C’est une incitation financière pour un projet pré-commercial. Nous espérons que cela générera davantage d’avantages.
Il ajoute que si le projet atteint les résultats souhaités, Kruger Wayagamack prévoit le mettre en œuvre dans l’ensemble de ses opérations industrielles. « Cela entraînera une réduction de 40 tonnes de gaz à effet de serre, ce qui équivaut à supprimer 11 750 véhicules à essence. C’est fantastique ! dit M. Boulet.
Le projet de décarbonation devrait être mis en service en novembre 2025.
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