(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi et a choisi d’ignorer un mauvais chiffre de l’emploi américain tronqué par des éléments exceptionnels, pour rester confiant dans l’état de l’économie américaine.
Publié à 12h44
Mis à jour à 17h07
Le Dow Jones a gagné 0,69 pour cent, l’indice NASDAQ 0,80 pour cent et l’indice large S&P 500 a gagné 0,41 pour cent.
La Bourse a réagi dans le calme au rapport du ministère du Travail, qui ne faisait pourtant état que de 12 000 créations d’emplois en octobre, contre 110 000 prévus par les économistes.
Le ministère a averti que les données étaient affectées par les effets des ouragans Helen et Milton, qui ont balayé le sud-est des États-Unis respectivement fin septembre et début octobre.
“Les ouragans et la frappe de Boeing ont certainement eu une influence sur ces données”, expliquent les économistes de High Frequency Economics.
Les grévistes ne sont en effet pas comptabilisés parmi les salariés par le ministère du Travail, qui a exclu environ 33.000 salariés de Boeing, actuellement en arrêt de travail faute de nouvel accord social.
“Le salaire moyen a augmenté plus que prévu et le taux de chômage n’a pas changé”, a relevé Steve Sosnick d’Interactive Brokers. « Cela me fait penser que le marché du travail se porte bien. »
Le marché obligataire a réagi beaucoup plus vigoureusement à cette publication. Le rendement des obligations d’État américaines à 2 ans est passé de 4,21% à 4,06% en quelques minutes, avant de remonter à 4,21%.
“Les actions ont fait de leur mieux pour ignorer ce retournement des obligations et tenter de remonter ou au moins de maintenir leur hausse”, a observé Steve Sosnick.
Pour maintenir cette posture, le marché a profité des flux de collecte traditionnels en début de mois.
Il a néanmoins limité sa progression « parce que les gens ne voulaient pas se positionner trop clairement avant le week-end », selon Steve Sosnick.
Le marché new-yorkais a déjoué les pronostics de nombreux analystes, qui prévoyaient un pic de volatilité à l’approche de l’élection présidentielle américaine de mardi.
L’indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, a chuté de plus de 5% vendredi.
“Le marché ne semble pas trop miser sur les élections dans un sens ou dans l’autre et semble penser que le statu quo prévaudra”, a déclaré Steve Sosnick.
Pour rester dans le vert, Wall Street a été aidée par quelques entreprises, notamment Amazon (+6,19%), qui a publié jeudi après la clôture des résultats supérieurs aux attentes.
Le groupe de Seattle (État de Washington, nord-ouest) a vu sa filiale dédiée au calcul à distance (cloud) AWS accélérer sa croissance pour le sixième trimestre consécutif.
Très engagé dans le développement du cloud et de l’intelligence artificielle, Amazon a insisté sur le niveau élevé de marges que présente cette activité.
Un sujet sensible pour les opérateurs, qui ont en revanche sanctionné Apple (-1,33%) pour ses prévisions jugées modestes et un rythme de déploiement de l’IA trop lent.
Ailleurs en Bourse, Chevron a eu la cote (+2,86%), la contraction de ses marges au troisième trimestre ayant été moins marquée que ne le craignaient les analystes.
Son concurrent ExxonMobil (-1,57%) a réalisé un chiffre d’affaires inférieur aux attentes, en raison notamment d’une baisse des prix du gaz naturel.
Le géant des semi-conducteurs Intel a brillé (+7,81%) malgré une perte colossale de 17 milliards de dollars liée aux dépréciations. Les opérateurs ont été particulièrement attentifs à la prévision d’un chiffre d’affaires plus élevé que prévu pour le quatrième trimestre.
L’action Boeing a grimpé de 3,54% après l’annonce d’un compromis entre la direction de l’avionneur et le syndicat des machinistes IAM, en grève depuis la mi-septembre. Le projet doit néanmoins encore être approuvé par une majorité des salariés adhérents de l’organisation syndicale lundi.
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