Que s’est-il passé le 18 octobre ? A priori rien. Par ailleurs, les marchés ont commencé à se concentrer sur les élections américaines. «C’est comme si le marché, qui s’était désintéressé depuis des mois des élections américaines, se réveillait brusquement dans la dernière ligne droite.» observe un gérant.
En revanche, une certitude depuis la mi-octobre, que l’avancée du Candidat démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre, Kamala Harris continue de s’éroder dans les sondages nationaux. Selon le célèbre agrégateur de sondages 538, cette avance sur le candidat républicain Donald Trump n’est que de 1,4 point de pourcentage (au 29 octobre), contre 2,8 points le 13 septembre, à l’issue du débat télévisé. En 2020, à la veille des élections précédentes, Joe Biden disposait d’une avance de 8 points.
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La plateforme de paris Polymarket, nouvelle boussole des marchés, a donné à Donald Trump une victoire de 67% le 29 octobre, contre 55% le 18 octobre. Le scénario d’une vague rouge (victoire simultanée des Républicains à la Maison Blanche, à la Chambre des Représentants et à la Chambre des Représentants) Sénat) est même proche de 50 %. Autre signal : le titre de Donald Trump Media Corporation (DJT), dont le seul actif est le réseau Truth Social – populaire auprès de l’extrême droite américaine, mais peu utilisé – a gagné 50 % en cinq jours et 200 % en un mois (avant de perdre 20 %). % encore ce mercredi). Lequel valorise tout de même le réseau social de Donald Trump à 10 milliards de dollars, l’équivalent du X (ex-Twitter) de son allié Elon Musk.
Hausse soudaine des taux obligataires
C’est surtout le « 10 ans américain » (rendement de l’obligation américaine à dix ans) qui a tiré la sonnette d’alarme du « Trump Trade » (perspective d’une victoire de Trump) lorsque le rendement de l’obligation américaine a commencé à fortement remonter. pour se rapprocher du seuil de 4,3%. Son plus haut niveau depuis juillet, avant la baisse des taux directeurs par la Réserve fédérale (Fed).
«C’est comme si le marché, qui s’était désintéressé depuis des mois des élections américaines, se réveillait brusquement dans la dernière ligne droite.» observe un gérant.
“Ce qui a provoqué la hausse des taux longs américains début octobre, c’est essentiellement le réajustement (repricing) des anticipations de taux de la Fed suite au dernier rapport sur l’emploi, sentiment renforcé par d’autres éléments, comme l’inflation ou la vigueur de l’économie. vente au détail’explique Gilles Möec, économiste en chef et responsable de la recherche chez AXA IM. Mais, ajoute-t-il, « aucun élément nouveau n’a ensuite alimenté l’augmentation du rendement [de l’obligation américaine]sinon la baisse assez nette de l’avance de Kamala Harris.
Le programme de Trump est, de l’avis de tous les économistes, inflationniste. Pour rappel, il prévoit l’expulsion massive des travailleurs illégaux et l’augmentation générale des droits de douane. Selon les estimations relevées par AXA IM, chaque point de population moins active génère 0,5 point d’inflation supplémentaire, et chaque point de droits de douane supplémentaires se traduit par 0,1 point d’inflation supplémentaire et 0,1 point de croissance en mois. Les deux combinés commencent à faire beaucoup.
«En réalité, il est assez difficile de distinguer ce qui constitue un ‘Trump Trade’ de la politique de la Fed ou d’autres facteurs macroéconomiques en jeu, comme le marché du travail qui se porte relativement bien.»nuance Benoît Gérard, stratège chez Natixis CIB.
Les actions planent au-dessus des élections
Sur les actions, les messages sur les élections à venir ne sont pas non plus faciles à décrypter. Les indices américains semblent voler au-dessus de la mêlée. Ils entrent dans leur meilleure moitié d’année, avec de nouvelles fortes hausses. La volatilité est certes supérieure à la moyenne, mais sans être excessive. Les investisseurs gardent un oeil sur les baisses de taux, les résultats des entreprises et le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.
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Tout le monde tente, comme l’agence Bloomberg, de créer des indices « Trump » (Automobile, Tech, banques…) ou « Harris » (consommation, médias, services collectifs…), sans conclusion évidente. Aucun « Trump Trade » ne se manifeste dans les secteurs que le candidat républicain pourrait privilégier, hormis un léger tremblement des valeurs moyennes. Ces derniers pourraient bénéficier de réductions d’impôts, d’un regain de protectionnisme et de déréglementation.
Les investisseurs pourraient toutefois être tentés de s’inspirer des marchés en 2016 pour se faire une idée des répercussions d’une victoire de Trump. Dans le même temps, ils ne semblent pas avoir de plan préétabli en cas de victoire de Kamala Harris, autre que celui d’une continuité avec la période Biden (plutôt profitable pour les actions).
« Nous avons beaucoup de questions sans réponse et nous sommes dans un marché à risque intermédiaire », note Emilie Tetard, stratège « actifs croisés » chez Natixis.
“Cependant, les élections américaines n’ont jamais interrompu la tendance boursière.” note l’expert du marché. Et la tendance devrait une nouvelle fois suivre les résultats du troisième trimestre des « magnificent 7 », ces valeurs Tech qui ont la cote en Amérique depuis deux ans.
Finalement, la seule note sombre vient… d’Elon Musk, attendu pour rejoindre l’éventuel futur gouvernement Trump. Sur le réseau social une première réaction excessive de l’économie et des marchés qui va s’effondrer » (en cas de victoire du camp républicain), le président de Tesla a simplement répondu : ” Je suis d’accord “.
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