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Plombé par des problèmes de production et une grève, Boeing se tourne vers la Bourse

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S’il s’agissait d’une introduction en bourse, cette opération serait la quatrième plus grosse levée de fonds de l’histoire derrière Saudi Aramco, Alibaba et Softbank.
En cas de sursouscription, Boeing pourrait émettre 13,5 millions d’actions et 750 millions de dollars de certificats supplémentaires.

« La situation reste complexe »

Le 15 octobre, Boeing a annoncé des mesures visant à augmenter ses flux de trésorerie, notamment un appel au marché pouvant atteindre 25 milliards de dollars sur trois ans. “Nous avons l’intention d’utiliser le produit net de ces (offres) pour les frais généraux de l’entreprise”, explique le groupe dans le document déposé lundi auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine.

Son objectif est également de conserver son statut d’emprunteur auprès des agences de notation. Elle était en effet proche de la catégorie spéculative dans un contexte de mouvement social qui assèche sa trésorerie, encore en convalescence après les krachs de 2018 et 2019 (346 morts au total) et la pandémie.

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Ce montant devrait lui permettre de maintenir sa notation “jusqu’à fin 2025 dans les circonstances actuelles”, a commenté Peter McNally, analyste chez Third Bridge. “Mais la situation reste complexe”, selon lui, et, même avec une fin rapide de la grève, les livraisons ne devraient contribuer à la trésorerie qu’au second semestre 2025.

Plus de 33.000 travailleurs de la région de Seattle, berceau de l’avionneur dans le nord-ouest des Etats-Unis, ont débrayé le 13 septembre faute d’avoir obtenu satisfaction dans le nouvel accord social de quatre ans.

Deux refus

À ce stade, ils ont rejeté deux offres de Boeing. La dernière, reportée au 23 octobre, prévoyait notamment une augmentation de salaire de 35 % (le syndicat réclame 40 %) sur quatre ans et une hausse de la contribution au régime de retraite par capitalisation.

Mais elle a exclu le rétablissement de l’ancien système de retraite, aboli en 2014, que réclament de nombreux irréductibles mais que Boeing refuse. Ce mouvement bloque complètement la production de ses deux principales usines qui fabriquent le 737 (son avion le plus vendu), le 777, le 767 et plusieurs programmes militaires.

L’augmentation de capital “permettra de surmonter le ralentisseur” qu’est la grève, a expliqué à l’AFP Cai Von Rumohr, analyste chez TD Cowen, espérant un retour à des flux de trésorerie positifs au deuxième trimestre 2025. “Avec la grève , il y a des pressions à court terme », a-t-il ajouté.

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Seule la production du 787 Dreamliner, dans une usine sans représentation syndicale en Caroline du Sud, est assurée. Mais à raison de quatre appareils par mois, avec un objectif de cinq d’ici fin 2024.

Un peu d’oxygène

Boeing a également annoncé lundi matin, dans un communiqué séparé, une commande de dix Dreamliners auprès de la compagnie chilienne Latam, qui représente entre 2,5 et 3,4 milliards de dollars au prix catalogue selon les modèles. Avec une option pour cinq autres.
De quoi donner un peu d’oxygène, mais environ 60 % du prix est payé à la livraison.

Ces livraisons, qui n’étaient pas revenues aux niveaux d’avant la pandémie en raison de pénuries d’approvisionnement et de recrutement, ont subi un ralentissement après un incident en vol en janvier sur un 737 MAX 9.

Le régulateur FAA a placé Boeing sous surveillance accrue, exigeant une amélioration de la qualité et de la conformité de sa production, ce qui a considérablement ralenti les chaînes d’assemblage.
Fin septembre, elle avait livré 291 avions contre 371 sur la même période de 2023. Mais, du fait de la grève, les mois suivants devraient être très maigres.

Le groupe a dévoilé le 23 octobre sa pire perte trimestrielle depuis quatre ans, avec plus de 6 milliards de dollars entre juillet et septembre. Selon un calcul de l’AFP, Boeing a subi plus de 31 milliards de dollars de pertes nettes entre début 2020 et fin septembre 2024.
Avant d’envisager une levée de capitaux, le géant de l’aéronautique avait engagé plusieurs actions pour préserver sa trésorerie, dont une réduction de 10 % de ses effectifs mondiaux (près de 171 000 salariés fin 2023).

Elle a également vendu une petite filiale à Thales et pourrait se séparer d’autres activités. Le Wall Street Journal évoque une vente d’activités spatiales.

 
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