Elle ose souvent et ne semble pas douter de sa capacité à réussir, une arme puissante pour une femme bien décidée à se faire une place dans le monde très masculin de l’entrepreneuriat high-tech. Étoile montante de l’écosystème français de l’intelligence artificielle (IA), Sarah Najmark, co-fondatrice de la start-up Osium AI, est lauréate du prix Female AI Engineer, organisé par Défis et l’agence Tilder. « Les hommes osent tout, les femmes osent rarementdéplore Élisabeth Borne, ancienne première ministre et marraine de cette édition 2024. Il faut donner envie d’oser à toutes les filles qui doutent. »
Le meilleur élève-enseignant
C’est un thème un peu récurrent dans le parcours de cette ingénieure trentenaire qui a su choisir, pour obtenir son master en sciences après Centrale Paris, parmi les meilleures universités américaines : Harvard, MIT… Finalement elle Elle a choisi Stanford, dans la Silicon Valley, où elle a été élue meilleure élève-enseignante. La récompense pour ses qualités pédagogiques, mais aussi pour sa capacité à donner confiance en eux à plusieurs jeunes élèves qui n’osaient pas assez.
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Sarah Najmark n’arrête pas d’expliquer comment les algorithmes d’IA générative peuvent accélérer la conception de nouveaux matériaux ou produits chimiques pour l’industrie. C’est la raison pour laquelle elle a cofondé l’entreprise avec sa camarade de classe à Stanford, Luisa Bounderer. Les deux femmes traversent à nouveau l’Atlantique pour profiter de l’engouement de l’écosystème français et construire une plateforme d’intelligence artificielle mise à disposition des chimistes et ingénieurs. Ses clients sont Safran, Decathlon et Apple.
Préjugés sociaux
Mais elle souhaite aussi que sa carrière soit l’occasion d’examiner la représentation des femmes dans le monde de la haute technologie. Durant les trois années qu’elle a passées chez Google X, le centre de recherche et développement du géant californien, elle a souvent été la seule femme aux réunions. Chez Y Combinator, le mythique incubateur de la Silicon Valley où elle a créé sa start-up, les femmes ne représentent que 15 % des fondateurs. En France, où il souhaitait implanter le siège d’Osium AI, « Les préjugés sociaux restent importantsutiliser. Certains investisseurs nous ont demandé quelles sont les difficultés d’une start-up créée par deux co-fondateurs. »
La jeune entrepreneure se bat pour la représentation des femmes dans la recherche, mais aussi pour qu’elles puissent concilier entrepreneuriat avec vie personnelle, et création de start-up avec grossesse. Sarah Najmark deviendra maman dans quelques jours.
La composition du jury du Woman AI Engineer Prize 2024
Lloyd Cerqueira, directeur des affaires publiques, Dell
Philippe Collombel, Président de Partech Partners
Ebru Cornet-Oner, Directeur Financier de Microsoft France
Jean-François Fallacher, directeur général d’Orange France
Gilles Fontaine, rédacteur en chef de Challenges
Isabelle Galy, Vice-présidente de ClusterIA
Anne-Sophie Grouchka, PDG du groupe Solvd
Constance Henault, associée de TILDER
Geoffrey La Rocca, PDG de Konbini
Natacha Questar-Semeon, directrice générale de Jamais Sans Eux
Cécile Rap-Veber, directrice générale de la Sacem
Delphine Rémy-Boutang, présidente de la Journée des Femmes Digitales et fondatrice d’Arver
Grégory Wintrebert, PDG France de Sopra Steria
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