(Ottawa) Les fonctionnaires fédéraux d’Ottawa qui télétravaillaient émettaient 25 % moins de GES que ceux qui travaillaient au bureau, selon une nouvelle étude publiée alors qu’un important syndicat de la fonction publique conteste l’imposition d’une plus grande présence fréquente au bureau.
Publié hier à 12h23
Jordan Omstead
La Presse Canadienne
Les fonctionnaires fédéraux du Québec contribuent encore moins aux émissions de gaz à effet de serre (GES), selon cette étude, en grande partie grâce à des résidences plus écologiques, chauffées à l’électricité plutôt qu’au gaz naturel, et grâce au réseau électrique de la province, qui est basé presque 100% sur les sources d’énergie renouvelables.
L’étude, financée par le gouvernement fédéral, est basée sur des enquêtes menées auprès d’environ 1 500 employés de trois bureaux gouvernementaux. Il examine les émissions des maisons, des bureaux, des transports et de l’utilisation d’Internet.
L’étude suggère que si un fonctionnaire de la région de la capitale fédérale en « mode hybride » travaille à distance un jour de plus par semaine, ses émissions annuelles de GES sont réduites d’environ 235 à 350 kilos, soit environ 1 équivalent à la consommation de 150 litres d’eau. essence.
Ces économies sont largement imputables à la baisse des émissions liées au transport pour se rendre au travail et à une réduction présumée des surfaces de bureaux dans le bâtiment fédéral où travaille le fonctionnaire.
« Le principal enseignement à tirer de cette étude est que le télétravail […] est une version plus durable que le travail de bureau en face à face », a déclaré Farzam Sepanta, co-auteur de l’étude. Il précise toutefois que cet avantage tient à condition que les télétravailleurs et ceux en mode hybride prennent une « décision éclairée concernant leurs habitudes et comportements ».
Même si ces réductions peuvent être relativement faibles en elles-mêmes, elles s’additionnent lorsqu’elles sont appliquées à des milliers de fonctionnaires fédéraux, a déclaré Sepanta, étudiant au doctorat à l’Université Carleton à Ottawa. Les résultats sont spécifiques à la fonction publique fédérale, admet-il, mais il y a aussi « des leçons importantes pour les travailleurs du secteur privé ».
Les résultats concordent également avec ceux d’études similaires qui tentent de quantifier les émissions de GES des modèles de travail à distance et hybrides. Une étude réalisée l’année dernière par l’Université Cornell et Microsoft a estimé que les travailleurs à distance pourraient avoir une empreinte carbone 54 % inférieure à celle des travailleurs en personne, si les choix de style de vie et les modalités de travail sont ajustés. pris en compte.
Attention à l’étalement urbain
Il convient toutefois de noter que l’enquête menée auprès des responsables fédéraux ne prend pas en compte les implications à long terme des émissions, telles que la possibilité pour les travailleurs de migrer des centres urbains vers des résidences plus grandes et suburbaines avec des trajets plus longs. long.
M. Sepanta précise également que l’enquête ne tire aucune conclusion sur la manière dont le télétravail pourrait affecter d’autres facettes, comme la culture organisationnelle ou les attentes des clients.
Un grand syndicat du secteur public n’a pas tardé à saluer les résultats de cette étude, preuve supplémentaire des avantages du télétravail.
Dans une déclaration écrite, la présidente nationale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, Sharon DeSousa, juge cette étude révélatrice. Elle estime également que le gouvernement « rate » une occasion de constituer une main-d’œuvre moderne qui « ouvre la voie à un avenir durable ».
Dans une déclaration écrite, la présidente nationale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada, Sharon DeSousa, a qualifié l’étude de « révélatrice » et a suggéré que le gouvernement perdait une chance de créer une main-d’œuvre moderne qui « ouvre la voie à un avenir durable ».
« Cette étude révélatrice prouve ce que nous disons depuis le début : le travail à distance est un meilleur travail », peut-on lire dans le communiqué.
Les syndicats représentant les fonctionnaires fédéraux avaient promis un « été de mécontentement » lorsque le gouvernement a annoncé qu’il obligerait les employés fédéraux à retourner au bureau trois jours par semaine, au lieu de deux. La politique précédente avait été mise en place en mars 2023, deux ans après que les gens ont commencé à travailler à distance en raison de la pandémie de COVID-19.
Incitatifs au transport en commun
Le Secrétariat du Conseil du Trésor a déclaré mercredi qu’Ottawa avait financé l’étude dans le cadre d’un effort plus large visant à comprendre les émissions associées aux activités du gouvernement fédéral, mais qui ne résultent pas directement de celles-ci.
Le ministère a déclaré dans un communiqué que les résultats offraient des informations de base utiles sur les émissions de GES, ainsi que des recommandations dans plusieurs domaines liés à l’écologisation des transports et des espaces de bureaux.
« L’approche de la fonction publique en matière de travail hybride combine les avantages de la collaboration en personne avec la flexibilité du télétravail, tout en contribuant à rendre les opérations gouvernementales plus écologiques », peut-on lire dans le communiqué.
Les auteurs de l’étude recommandent notamment de réduire la taille des espaces physiques de bureaux et de favoriser l’utilisation d’espaces de bureaux partagés flexibles. Ils recommandent également des subventions ou des incitations fiscales pour que les salariés achètent des véhicules électriques ou prennent les transports en commun, et lancent l’idée d’offrir des laissez-passer gratuits aux salariés qui s’engagent à les utiliser régulièrement.
Le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, a imputé le déficit budgétaire du transport en commun de la ville à la baisse de l’achalandage due à la montée du télétravail. Il a fait valoir qu’il faudrait peut-être des décennies à la ville pour rattraper les prévisions d’achalandage qui sous-tendent son expansion du transport en commun.
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