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Coup d’oeil au pont Jacques-Cartier

Trois militants écologistes impliqués dans la cascade du pont Jacques-Cartier ont été arrêtés et comparaîtront mercredi au palais de justice de Montréal. Deux d’entre eux avaient escaladé sa structure mardi matin, obligeant sa fermeture aux heures de pointe.


Publié à 6h04

Mis à jour à 21h07

Mathieu Paquette

La Presse Canadienne

Les individus qui voudraient protester contre les énergies fossiles pourraient faire face à des accusations de méfaits, a déclaré l’agent Camille Savoie, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), lors d’une mêlée de presse.

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    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Les policiers de la SQ ont rencontré les militants au sommet de la structure vers 10 heures.

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    Les policiers de la SQ ont rencontré les militants au sommet de la structure vers 10 heures.

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Vers 19 heures, un autre porte-parole de la SQ, Frédéric Deshaies, a indiqué que trois personnes étaient détenues en lien avec cet événement, et qu’elles devaient comparaître mercredi au palais de justice de Montréal.

«C’est inacceptable!» Les militants sont non-violents et il n’y a aucune raison de les arrêter ! Notre colère et notre rage nous laissent sans voix», a réagi sur les réseaux sociaux le Collectif Antigone, à l’origine du coup d’État – qui a eu lieu de concert avec le groupe Last Generation Canada.

Une membre du Collectif Antigone, Chantal Poulin, a expliqué en entrevue avec La presse que l’une des trois personnes arrêtées s’était portée volontaire pour aider la police dans les négociations, mais n’avait pas escaladé la structure.

« Notre Collectif mène des actions non-violentes depuis plus de vingt ans, et les militants sont toujours libérés au bout de quelques heures, sous la promesse de ne plus troubler l’ordre public », explique-t-elle.

« Que trois militants passent la nuit en prison, c’est du jamais vu au Québec », ajoute-t-elle, très inquiète.

« Le pétrole nous tue »

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Vers 6h45, les grimpeurs ont déployé une banderole rouge indiquant : « Le pétrole nous tue. »

Selon le Collectif Antigone, les deux militants ont grimpé sur la structure du pont reliant Montréal à la Rive-Sud vers 5 heures mardi matin. Le coup d’État a eu lieu de concert avec le groupe Last Generation Canada.

Une fois arrivés au sommet de l’une des deux pointes du pont, les grimpeurs ont déployé une banderole rouge sur laquelle on pouvait lire : « Le pétrole nous tue », en français et en anglais.

“La vue est super belle, mais ce qu’on vient faire ici est sérieux”, a déclaré l’un des grimpeurs, qui s’est présenté comme Olivier, dans une vidéo tournée du haut du pont et diffusée sur les réseaux sociaux.






Il a rappelé que le 8 octobre 2019, trois militants d’Extinction Rebellion avaient également grimpé sur la structure du pont Jacques-Cartier. Selon lui, au cours des cinq années qui ont suivi, l’urgence climatique s’est aggravée et les gouvernements n’ont pris aucune mesure significative pour inverser cette tendance.

“Il y a eu des incendies de forêt, des inondations, des gens qui ont perdu leur maison, des gens qui sont morts à cause d’un coup de chaleur, les vagues de chaleur s’allongent d’été en été, les effets sur la santé, sur nos maisons, deviennent chaque année plus prononcés”, a-t-il déclaré. répertorié.

« Il est très important de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour tirer la sonnette d’alarme, apporter des changements et faire pression sur les autorités. Tous ensemble, nous sommes capables de faire la différence », a-t-il insisté.

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Une équipe spécialisée du Service d’incendie de Montréal est arrivée sur les lieux peu avant 8 h.

Circulation perturbée

Des militants ont provoqué la fermeture du pont Jacques-Cartier pendant près de sept heures, ce qui a inévitablement entraîné une congestion sur d’autres routes, notamment sur la Rive-Sud.

Les policiers de la SQ les ont accueillis au sommet de la structure vers 10 heures. Les négociations entre les manifestants et les autorités se sont déroulées dans le calme. « Nos policiers déployés ont une formation spécialisée. L’opération s’est déroulée graduellement afin d’assurer la sécurité de tous », a expliqué l’agent Savoie.

La circulation sur le pont a finalement repris vers midi. «Personne n’a été blessé lors de l’événement», a indiqué la SQ.

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Les négociations entre les manifestants et les autorités se sont déroulées dans le calme.

Allégations environnementales

Sur Facebook, lorsqu’un internaute a critiqué le collectif Antigone pour « déranger les travailleurs ordinaires qui n’ont aucun pouvoir », le groupe a répondu : « Tous les autres moyens ont été essayés. Il est urgent que le message soit entendu. »

Last Generation Canada exige notamment que le gouvernement fédéral adhère au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, « afin d’arrêter l’extraction et la combustion du pétrole, du gaz et du charbon d’ici 2030 et de soutenir et financer d’autres pays pour réaliser une transition rapide, une transition juste et juste.

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La circulation sur le pont a finalement repris vers midi. «Personne n’a été blessé lors de l’événement», a indiqué la SQ.

Les deux groupes demandent également à Ottawa de créer une agence nationale de gestion des urgences pour répondre aux catastrophes climatiques, telles que les incendies de forêt et les inondations, et demandent la fermeture de l’oléoduc Enbridge 9B, qui transporte le pétrole de l’Ouest canadien jusqu’au Québec.

Selon Olivier, ce pipeline représente « la plus grosse bombe à retardement qui menace l’eau potable et la sécurité des citoyens de la grande région de Montréal et partout le long du fleuve Saint-Laurent ».

Guilbeault préfère d’autres moyens d’activisme

Dans une déclaration écrite envoyée à La Presse canadienne, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a soutenu qu’il ne s’excuserait pas de travailler au sein du « seul parti fédéral à avoir un plan climatique crédible ».

« Les mesures que nous avons mises en place nous ont permis de passer d’une situation où, en 2015, on s’attendait à ce que nous ne parvenions pas à atteindre nos objectifs d’émissions, à une situation où, pour la première fois, les émissions diminuent alors que l’économie tourne à plein régime. », a-t-il argumenté.

En 2001, M. Guilbeault, qui faisait alors campagne pour Greenpeace, avait lui-même fait les manchettes en escaladant la Tour CN à Toronto. Avec son collègue Chris Holden, il a déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Le Canada et Bush – les tueurs du climat ».

« J’apprécie la mobilisation de ce groupe en faveur de l’action climatique et je les invite à regarder de plus près notre bilan. En tant que militant, je préfère les méthodes de lutte qui maintiennent la population à nos côtés », a ajouté le ministre dans son communiqué.

De son côté, lorsque la manifestation a débuté mardi matin, le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, a écrit sur les réseaux sociaux qu’elle était « totalement injustifiable et totalement condamnable ! « .

« Ces gens n’aident pas l’environnement. Ils ne font que frustrer les gens », a-t-il ajouté.

Commentaires controversés

Dans un message sur

Ses propos ont été rapidement condamnés par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

“Il se trompe complètement dans sa cible, c’est évident que c’est le travail des journalistes, des médias, de rendre compte et de rendre compte d’un événement qui touche le quotidien de milliers de personnes”, a expliqué Éric-Pierre Champagne, président de la FPJQ.

Il a ajouté que cette déclaration « malheureuse » et « inquiétante » du ministre était « un autre exemple » du « manque de compréhension » de certains élus du rôle que jouent les journalistes dans la société.

Avec Stéphane Blais, La Presse Canadienne

 
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