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Pas d’assurance-emploi pour les mères en congé de maternité qui ont perdu leur emploi

Le ciel est tombé sur la tête de deux nouvelles mamans lorsqu’elles ont perdu leur emploi suite à un congé de maternité. Ce n’était qu’un début, car ils n’avaient pas droit au chômage, une règle absurde, argumente une coalition d’organisations.

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« Anxiété totale », se souvient Clarisse Zelmat. La Montréalaise d’adoption a appris l’an dernier qu’une restructuration touchait les 20 personnes de son équipe, dont elle-même.

La coordonnatrice du contenu était de retour au bureau depuis deux semaines et venait de recevoir des prestations du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). C’est ce qui l’a exclue de l’assurance-emploi.

Renée-Pier Anctil a vécu la même chose. Juste avant de reprendre le travail en 2019, la chargée de projet apprend que toute son équipe est en restructuration.

Renée-Pier Anctil aurait pu recevoir 15 000 $ en prestations d’assurance-emploi en 2020. Comme elle venait de bénéficier du Régime québécois d’assurance parentale, elle n’y avait pas droit.

photo fournie par Renée-Pier Anctil

« Je n’étais pas au chômage, j’étais en congé parental ! Ça fait une grosse différence dans la vie des femmes, ce système, il nous met dans la précarité», déplore la Québécoise de 38 ans.

Bonjour Justin ?

La solution est simple, affirment les groupes de défense des chômeurs. Il suffit au gouvernement fédéral de modifier sa Loi sur l’assurance-emploi.

«Nous proposons un projet pilote sur cinq ans», résume Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs (CNC).

Depuis mardi, les autoroutes, les journaux et les sites Internet du Québec sont recouverts d’affiches exhortant Justin Trudeau à « saisir sa dernière chance ».

Les centrales syndicales du Québec (FTQ, CSN, CSQ et CSD) appuient les revendications du CNC, une première en 10 ans. Il n’est pas normal, disent les dirigeants syndicaux, que « seulement » 40 % des chômeurs soient admissibles à l’assurance-emploi.

Les changements doivent se produire maintenant, affirme la coalition, car les heures de Trudeau au pouvoir sont comptées. Si la mesure n’est pas inscrite dans le minibudget de novembre, “il sera trop tard”.

Injuste envers les mères

D’un océan à l’autre, 3 000 femmes vivent chaque année le même cauchemar que les deux Québécoises. Ils n’ont pas droit à leurs prestations de chômage de 668 $ par semaine, car leurs prestations parentales sont considérées comme de l’assurance-emploi.

« Tout le monde dans l’équipe sauf moi avait droit au chômage. Pourtant, j’y ai travaillé pendant sept ans et moi aussi, j’ai contribué», s’étonne Renée-Pier Anctil.

La pandémie a frappé peu de temps après son licenciement, ruinant ses chances de trouver un emploi. La jeune maman n’a pas travaillé de janvier à septembre 2020.

Un trou de 15 520 $ s’est creusé dans son budget pendant ces 32 semaines, car le maximum de prestations était alors de 485 $.

Les deux femmes s’en sont sorties grâce à leurs partenaires. Ils ont également changé leur mode de vie pour joindre les deux bouts.

« J’ai limité mes transports, on ne faisait plus de sorties en couple », raconte Clarisse Zelmat.

Ceux qui sont d’accord avec le CNC et les syndicats peuvent signer une lettre à www.coalition-mieux.org.

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