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Le Burkina Faso lève près de 26 milliards de FCFA sur le marché financier régional

Ces ressources devraient contribuer de manière significative au financement de projets de développement et au soutien de l’économie nationale du Burkina Faso.

Le 9 octobre 2024, l’État du Burkina Faso a procédé à une émission de titres sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette opération, qui s’est déroulée par enchères, a permis au pays de lever un montant total de 25,94 milliards FCFA, soit environ 39,5 millions d’euros.

L’émission comprenait une gamme variée de titres, allant des Bons du Trésor Assimilables (BAT) d’une durée de 364 jours aux Obligations du Trésor Assimilables (OAT) sur 3, 5 et 7 ans.

Cette diversité de maturités permet au Burkina Faso de répondre aux différents profils d’investisseurs présents sur le marché régional, offrant ainsi des options aussi bien à ceux qui recherchent des investissements à court terme qu’à ceux qui privilégient des engagements à plus long terme.

Un succès marqué par une forte demande

L’opération a rencontré un grand succès auprès des investisseurs, avec un montant total des offres atteignant 26,13 milliards FCFA. Ce chiffre témoigne de l’attrait persistant des titres burkinabè sur le marché régional.

Les BAT de 364 jours ont particulièrement attiré les investisseurs, totalisant 17,71 milliards FCFA de soumissions, soit près de 68% du montant total proposé. Cette préférence marquée pour les titres à court terme suggère une certaine prudence de la part des investisseurs, qui semblent privilégier la liquidité dans le contexte économique actuel.

Les taux de rendement obtenus lors de cette émission offrent un aperçu intéressant des conditions de marché et de la perception du risque associé à la dette burkinabè. Avec des rendements allant de 9,83% pour les BAT à 364 jours à 8,17% pour les OAT à 7 ans, la structure des taux présente une courbe inversée.

Cette configuration inhabituelle pourrait refléter soit des attentes d’amélioration de la situation économique du pays à moyen terme, soit une prime de risque plus élevée à court terme. Dans tous les cas, ces taux démontrent l’équilibre délicat entre attractivité pour les investisseurs et coût de financement pour l’État.

Participation dominée par les acteurs nationaux

Si l’émission a attiré des investisseurs de plusieurs pays de la zone UEMOA, comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ce sont les acteurs burkinabè qui ont largement dominé les souscriptions. Avec près de 90% du montant total retenu, soit 23,24 milliards FCFA, la participation massive des investisseurs nationaux souligne la confiance du marché intérieur dans l’économie du pays.

Cependant, cette forte dépendance à l’égard des investisseurs locaux soulève également des questions sur la nécessité de diversifier davantage la base d’investisseurs à l’avenir, afin de réduire les risques potentiels et d’élargir les sources de financement.

Cette émission réussie démontre la capacité du Burkina Faso à mobiliser des ressources importantes sur le marché régional, malgré les défis économiques et sécuritaires auxquels le pays est confronté. Avec un taux de couverture de 86,47% du montant mis en adjudication et un taux d’absorption impressionnant de 99,28%, l’opération peut être considérée comme une relative réussite.

Certains aspects méritent cependant une attention particulière pour les futures diffusions. La forte concentration d’investisseurs nationaux, tout en démontrant la confiance du marché intérieur, souligne également l’importance de diversifier la base d’investisseurs pour garantir une plus grande stabilité à long terme.

De plus, la structure inversée des taux d’intérêt peut nécessiter une analyse approfondie pour optimiser les futures stratégies de financement.

ARD/te/APA

 
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