« Après avoir semé la misère, voici l’organisation de l’ignorance. » Peu après la publication du projet de loi de finances 2025 (PLF), Jean-Luc Mélenchon s’est concentré sur une mesure en particulier. Celui de « 4 000 postes en moins dans l’Éducation ». « Ce budget est une calamité » écrit à propos de X le leader rebelle, adepte des diatribes. Il est loin d’être le seul. Cette suppression de postes, principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, justifiée par une future baisse du nombre d’élèves, est au centre de la colère du monde politique et syndical. Et ce, même si 2 000 postes d’accompagnement des étudiants en situation de handicap (AESH) seront créés afin d’ajuster la balance.
“Une véritable saignée”, dénonce sur X Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. Elle ajoute : « L’Éducation nationale est le premier contributeur aux suppressions d’emplois. Pas de nouvelles mesures salariales pour 2025. Michel Barnier sacrifie l’école publique. Indigne et irresponsable ! « Un scandale ! L’école est à un tournant, Michel Barnier la jette dans le vide. » complète un communiqué du syndicat.
Les écologistes se sont joints à la grogne collective. « Nous avons les classes les plus chargées d’Europe. Les étudiants ne sont ni des fous ni des boulons. estime le député Arnaud Bonnet, ainsi que son camarade marseillais Hendrik Davi, qui parle d’un « L’éducation sacrifiée ». Même son de cloche du côté de Lisa Belluco, qui voit dans cette suppression de postes un « volonté de détruire les écoles publiques, au détriment de nos enfants et des personnels en souffrance de l’éducation nationale ».
« Le budget [plus] l’austérité de notre histoire »
« Notre budget est un budget de responsabilité, de sérieux et d’ambition. » Pourtant, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, l’a assuré en soirée lors de la présentation du PLF. UN “effort de récupération » comptes publics qui s’élèvent à 60 milliards d’euros. L’analyse n’est pas du goût de tout le monde. L’eurodéputée insoumise Manon Aubry fait le calcul : « Hausse du prix de l’électricité [et] mutuelle, baisse des pensions de retraite… la facture sera lourde pour les plus pauvres et les classes moyennes ». Elle dénonce un budget réalisé « pour préserver les intérêts de [plus] les richesses ne le sont pas l’augmentation des impôts est une imposture”. Bref, selon elle, « le budget [plus] l’austérité de notre histoire.
Son camarade insoumis Louis Boyard a également énuméré les économies réalisées par le gouvernement dans ce PLF. Et assure que « La France insoumise se battra pour empêcher le gouvernement illégitime de Barnier de voler le peuple ! Du côté socialiste, la jeunesse prend la parole. « Nous avons résumé pour vous le budget 2025 et comme nous l’espérions : la dégradation de nos services publics continue. » ils écrivent sur X.
Anticipant, les dirigeants du NFP avaient élaboré un contre-programme un peu plus tôt dans la semaine. Dix mesures fiscales, issues du programme des élections législatives, qui permettraient, selon eux, d’augmenter les recettes de l’Etat et de la sécurité sociale.
« Optimiste, mal documenté, fragile »
Du côté de l’extrême droite, l’ancien leader Nicolas Dupont-Aignan parle d’un budget qui « racketter encore plus les Français, et notamment les retraités qui sont sacrifiés, sans s’attaquer au grand gaspillage ». « Plus que jamais, la censure s’impose… » glisse-t-il, alors que ses alliés du RN ne l’entendent pas (encore) de cette oreille.
Les communautés, également impliquées, expriment leur mécontentement. Dans une chronique publiée par Ouest de la France dans la journée, 44 élus de grandes villes et métropoles, de Brest à Strasbourg en passant par Marseille, Lyon ou Lille, ont dénoncé « des attaques venant de l’État central […] inacceptable”. Sur « menacer la capacité des villes à construire l’avenir » et pourrait “affectent considérablement la qualité des services publics”.
Le projet de loi de finances a également été jugé “fragile”, non pas par les oppositions mais par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dans un avis rendu ce jeudi 10 octobre avant la présentation du budget. « Les prévisions restent un peu optimistes et les informations sont peu documentées, donc les résultats sur les recettes et les dépenses sont fragiles »a affirmé son président Pierre Moscovici. Le haut responsable estime que l’effort budgétaire français reposera en réalité sur des hausses d’impôts et non sur une réduction des dépenses comme l’avait promis le gouvernement.
Related News :