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assurance maladie, congés de travail, retraites… voici les principales mesures

Budget contraint, mesures d’économies, transfert des charges vers la complémentaire santé, révision des réductions de cotisations patronales : voici les principaux points du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté jeudi 10 octobre 2024 en Conseil des ministres.

Déficit de dérapage

Le déficit de la Sécurité sociale atteindra 18 milliards en 2024, soit 7,5 milliards de plus que prévu dans le budget adopté l’an dernier. Les perspectives macroéconomiques sont moins favorables que prévu, ce qui entraîne de faibles recettes, et une inflation élevée fait augmenter les prestations versées, explique le gouvernement. Le déficit du secteur de la santé a atteint 14,6 milliards d’euros, après une augmentation significative des dépenses de soins de la ville et une baisse des recettes.

>> Suivez notre direct : Budget 2025 : ce que contient le projet de loi de finances de Michel Barnier.

La rigueur en 2025

Le gouvernement promet de réduire le déficit à 16 milliards d’euros en 2025. Pour y parvenir, il prévoit des mesures d’augmentation des recettes et des économies significatives. La trajectoire prévoit cependant une hausse du déficit à long terme, pour approcher les 20 milliards en 2028.

Assurance maladie sur le plan

La hausse de l’objectif de dépenses de l’Assurance Maladie (Ondam) sera contenue à 2,8 % (après 3,3 % en 2024) pour un montant de 264 milliards d’euros en 2025. Cet objectif intègre des hausses tarifaires récemment négociées avec les syndicats de médecins libéraux (un supplément milliards d’euros).

Elle s’appuie notamment sur un objectif de 4 milliards d’économies, dont 1,2 milliard sur les prix des médicaments et dispositifs médicaux, des mesures de contrôle des prescriptions médicales, d’imagerie et de biologie médicale, ou encore de « lutte contre la fraude ».

Retraites

Pour économiser 4 milliards d’euros, le gouvernement va décaler de six mois, au 1er juillet 2025, la hausse des retraites, indexée sur l’inflation, qui intervient habituellement en janvier.

Consultations médicales

Le gouvernement envisage de réduire la part de l’Assurance maladie dans le remboursement des consultations des médecins et sages-femmes, et d’augmenter proportionnellement celle de la complémentaire santé, un transfert de coûts qui représente un milliard d’euros.

Cela “pourrait correspondre à un passage de 30% à 40%” pour les fonds complémentaires, un ratio qui pourrait être ajusté lors des débats parlementaires, a précisé le ministre de la Santé.

Arrêts de travail

Pour réduire de 600 millions d’euros les dépenses liées aux arrêts maladie, l’exécutif compte abaisser le plafond de remboursement. L’Assurance maladie versera toujours, à partir du 4ème jour d’arrêt, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, mais dans la limite d’un plafond de 1,4 SMIC, contre 1,8 auparavant.

Le reste est souvent compensé par les entreprises, mais certains Français devront mettre la main à la poche. La date d’entrée en vigueur n’est pas connue.

Mesures de « décardiardisation »

Le PLFSS 2025 constitue une « première étape dans la refondation des allègements de cotisations sociales », actuellement concentrés au niveau du Smic, afin d’atténuer « le phénomène de trappe aux bas salaires ». Selon le gouvernement, pour donner « une visibilité suffisante aux entreprises, cette réforme structurelle sera menée en deux étapes, en 2025 et 2026 ».

Il prévoit d’augmenter les cotisations patronales comprises entre 1 et 1,3 SMIC de deux points en 2025, puis de deux points supplémentaires en 2026. Ces cotisations baisseront toutefois pour les salaires compris entre 1,3 et 1,8 SMIC et augmenteront à nouveau. au-delà. Cette réforme devrait rapporter 4 milliards d’euros à la Sécurité sociale.

Apprentissage

Les exonérations de cotisations sociales, salariales et patronales dont bénéficient les contrats d’apprentissage ne s’appliqueront qu’à hauteur de la moitié du SMIC, et non jusqu’à 0,79 SMIC comme aujourd’hui, ce qui augmentera le coût pour les employeurs des apprentis les mieux payés. Pour ces derniers, le salaire net va diminuer : ils paieront davantage de cotisations sociales et verront également leur rémunération au-delà de la moitié du SMIC soumis à la CSG et à la CRDS.

Réductions tarifaires

Le PLFSS envisage d’entamer de nouvelles négociations avec les représentants des radiologues et des laboratoires d’analyses médicales pour baisser les tarifs de l’imagerie médicale et des analyses biologiques. A défaut d’accord dans un certain délai, ou en cas de non-respect de l’accord, la loi autorisera les autorités compétentes à procéder « unilatéralement » à des réductions.

« Pertinence » des prescriptions

Pour prescrire certaines analyses de biologie médicale, d’imagerie médicale ou de titres de transport sanitaire des patients, dont la liste sera définie par décret, le prescripteur devra remplir un formulaire permettant à l’Assurance Maladie d’évaluer sa « pertinence ».

Le PLFSS modifie également les termes des négociations conventionnelles entre les taxis agréés et l’Assurance Maladie, afin de pouvoir mieux encadrer les hausses de tarifs.

Ambulanciers temporaires

Après avoir limité la rémunération des médecins intérimaires à l’hôpital l’an dernier, le PLFSS envisage cette fois de plafonner, par décret, la rémunération des agents paramédicaux intérimaires, notamment des infirmiers et aides-soignants.

Pensions agricoles

Les agriculteurs (non salariés) commenceront à bénéficier, à partir de 2026, d’une pension alignée sur le système général, prenant en compte les 25 meilleures années de revenus. Mais pour des raisons techniques, la réforme (votée début 2023, et qui attendait toujours son application) ne pourra réellement être mise en œuvre de manière « opérationnelle » qu’en 2028.

 
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