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les plus grandes entreprises paieront plus d’impôts, mais les autres seront certainement aussi impliquées – 10/07/2024 à 09:40

Apprentissage, TVA, crédit d’impôt recherche, pacte Dutreil… Les pistes d’économies qui auront un impact sur les entreprises sont nombreuses.

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Michel Barnier à Issoire, le 4 octobre 2024. (PISCINE / JEFF PACHOUD)

Si le gouvernement a annoncé que seules les plus grandes entreprises – environ 300 d’entre elles devraient être concernées – verront leurs impôts augmenter dans le cadre du budget 2025, le reste du tissu économique sera certainement concerné, en recevant moins d’aides publiques qu’actuellement.

Pour retrouver 20 milliards de recettes supplémentaires en 2025 et contribuer à réduire le déficit public de 6,1% du PIB à 5%, l’impôt sur les sociétés (IS) taxant les bénéfices sera augmenté “pendant un an ou deux”, selon Michel Barnier. Une mesure qui devrait rapporter huit milliards d’euros l’année prochaine. Le taux de l’impôt sur les sociétés a été progressivement abaissé de 33,3 % à 25 % depuis 2017, le soutien aux entreprises étant une priorité économique d’Emmanuel Macron.

Selon Les Échos, la mesure figurant dans le projet de budget qui sera présenté jeudi équivaudrait à relever le taux de l’impôt sur les sociétés à 30% en 2025 pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre un et trois milliards d’euros, et à 35,25 % au-delà.

Une baisse serait alors attendue en 2026, à respectivement 27,5% et 30%.

Environ 300 grandes entreprises seraient concernées. Patrick Martin, le président du Medef qui représente de nombreuses entreprises concernées, est “prêt à discuter” d’une telle mesure, mais à condition que le gouvernement “envisage” au préalable une série d’économies.

Toutefois, de nombreux députés du groupe macroniste Ensemble pour la République, notamment Gérald Darmanin, s’y opposent. « Toucher à l’EI serait une véritable erreur économique », risquant « d’affaiblir ces entreprises à l’échelle internationale », affirme-t-il au journal.

AFP

le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl.

Philippe Bruneau, président du Cercle des Fiscalistes régulièrement consulté par les pouvoirs publics, estime au contraire que « si c’est tout » ce qui attend les entreprises, « ce n’est pas très grave ». Car ils devraient aussi avoir leur part dans les 40 milliards d’euros d’économies qu’il faudra réaliser l’an prochain dans les dépenses publiques, en plus des 20 milliards de hausses d’impôts.

Peur d’apprendre

“Il y aura des efforts (pour faire des économies) sur les aides aux entreprises”
a confirmé mercredi une Source gouvernementale. Dans son discours de politique générale de mardi, le Premier ministre a déjà indiqué vouloir éviter « les effets d’aubaine » que représente pour certains le financement public des apprentissages, dont le nombre d’étudiants a triplé depuis 2018.

« S’attaquer à l’apprentissage serait une erreur »
s’inquiète la CPME, une autre organisation patronale représentative.

Michel Barnier dispose d’un véritable catalogue d’économies possibles, grâce au rapport sur les « aides aux entreprises » commandé en novembre à l’Inspection générale des finances (IGF) par l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne. Réparti en 380 appareils,

ils coûtent 88 milliards d’euros en 2022

à l’Etat et à la Sécurité Sociale.

Outre des pistes fiscales comme la suppression ou l’augmentation du taux réduit de TVA dans certains secteurs d’activité, l’IGF propose de restreindre le champ des bénéficiaires du Crédit d’Impôt Recherche (CIR), qui soutient les dépenses de R&D (recherche et développement). ).

Elle suggère également de mieux cibler les actifs éligibles au pacte Dutreil, qui exonère largement d’impôt les transmissions des entreprises familiales. « Nous défendons bec et ongles le pacte Dutreil » pour sauvegarder le tissu économique français, prévient Philippe Bruneau, tout en

reconnaître certains abus de la part des bénéficiaires

.

« Farouche de l’opposition »

La CPME annonce également une « opposition farouche à (…) une remise en cause des baisses de charges ».

« Ce serait un peu plus gênant » pour les entreprises, confirme Philippe Bruneau.

Or, vendredi, la ministre du Travail semblait aller dans ce sens en discutant avec les partenaires sociaux du rapport des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer, rendu public la veille : pour éviter que les salariés soient cantonnés au Smic, il propose

une nouvelle répartition des réductions de cotisations sociales accordées aux entreprises aux salaires les plus bas.

Mais là où les auteurs raisonnent à coût constant (ces réductions représentent quelque 75 milliards d’argent public annuel par an), Astrid Panosyan-Bouvet a indiqué qu’elle visait avec cette mesure un « objectif de rendement » de quelque 5 milliards d’euros par an. depuis trois ans, selon des sources syndicales.

Les entreprises ont reçu « 100 milliards » d’argent public « entre la crise du Covid et celle de l’inflation », rappelle la Source gouvernementale, comme pour conjurer d’éventuelles protestations.

 
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