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Quelles sont les hausses d’impôts sur les « riches » et les « très grandes entreprises » ?

Alors que le projet de loi de budget 2025 arrive la semaine prochaine en Conseil des ministres, le gouvernement lève le voile sur les mesures proposées pour atteindre 20 milliards de recettes supplémentaires.

On n’en sait désormais pas un peu plus. Alors que le projet de loi de finances sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine, Matignon et Bercy finalisent les décisions finales. Face à la dégradation des comptes publics, le gouvernement doit trouver 20 milliards d’euros de nouvelles recettes – pour un effort total de 60 milliards d’euros – afin de ramener le déficit à 5 % en 2025. Il lève progressivement le voile sur son projet de imposition ” temporaire “ « grandes entreprises » et « les ménages les plus riches ».

Quant à la contribution exceptionnelle des plus riches, la mesure concernait 0,3% des contribuables, a rapporté Laurent Saint Martin, le ministre du Budget, jeudi 3 octobre sur RTL. Son bureau avait alors indiqué que 65 000 foyers seraient concernés, sur un total de près de 41 millions. Le seuil utilisé pour faire partie de ces hautes fortunes est un revenu annuel de 500 000 € pour une personne seule sans enfants.

Certaines zones d’ombre subsistent sur les modalités concrètes de cette surtaxe mais selon Les Echos, il s’agirait d’un niveau minimum de taxation de ces hauts revenus. L’objectif : éviter le recours aux diverses mesures d’allégement fiscal et aux niches fiscales qui permettent à ces très riches de bénéficier, parfois, d’un taux d’imposition inférieur à celui de certains ménages moins aisés. Le quotidien économique rapporte que ce chiffre minimum se situerait entre 15% et 25%. Mais rien n’est encore gravé dans le marbre. Ce taux pourrait évoluer en fonction des débats parlementaires sur le projet de loi de finances. Bercy table sur 2 à 3 milliards de recettes. En revanche, la possibilité d’une non-indexation des tranches supérieures d’impôt sur le revenu à l’inflation est exclue.

L’impôt sur les sociétés a augmenté

Toutefois, l’essentiel des efforts incombera aux entreprises. La principale mesure concerne les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros en France. Ils sont 300 selon le Premier ministre Michel Barnier. Un chiffre qui peut laisser sans voix. En effet, en 2022, l’Insee dénombrait 352 entreprises avec un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliard.

Donc, Les entreprises dépassant ce seuil d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires seront soumises à une majoration de 5 points à l’impôt sur les sociétés (IS). Réduit à un taux de 25 % par Emmanuel Macron, il passerait à 30 % l’année prochaine. Pour ceux dont le chiffre d’affaires est supérieur à 3 milliards d’euros, il atteindra 35,25 %. Les taux devraient diminuer en 2026, à 27,5 % pour les premiers et 30 % pour les seconds. Le retour à la normale est annoncé pour 2027. Bercy espère rentrer 8 milliards d’euros dans les caisses en 2025 avec cette mesure.

La surtaxe IS est un levier utilisé à plusieurs reprises ces dernières années. En 2011, le gouvernement Fillon a appliqué une surtaxe de 5 % pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 250 millions d’euros. Prévu pour un an, il a été renouvelé en 2012 par les socialistes, revenus au pouvoir, avant que ces derniers ne décident de le doubler à 11 % en 2013.

Champion de la politique de l’offre, Emmanuel Macron a également décidé en 2017 une majoration de l’impôt sur les sociétés. Cette fois, la justification était différente. Il ne s’agissait pas de combler le déficit, mais de faire supporter aux grands groupes la moitié des 10 milliards d’euros de dette provoqués par la suppression d’une taxe de 3% sur les dividendes, mise en place sous François Hollande. mais rejeté par le Conseil constitutionnel. Cette mesure rapportait alors 5 milliards d’euros.

5 milliards supplémentaires à trouver

Plusieurs taxes sectorielles sont également prévues. Une contribution des armateurs verra ainsi le jour. Cela devrait rapporter un milliard d’euros. A l’inverse, la « taxe au tonnage », niche fiscale qui permet au secteur maritime de ne pas payer d’impôt sur les bénéfices, ne devrait pas être modifiée. La taxe sur les billets d’avion sera augmentée d’un milliard d’euros, soit un triplement. Les groupes aériens ont menacé de répercuter cette hausse des prix des billets. Le gouvernement prévoit de récupérer 500 millions d’euros supplémentaires avec d’autres mesures ciblant les transports polluants.

Il reste encore quelques inconnues. L’ensemble de ces mesures pourrait rapporter jusqu’à 13,5 milliards, bien loin des 20 milliards attendus. Selon les Echos, le gouvernement considère que la non suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) – qui devait disparaître en 2024 – fait partie de ces mesures exceptionnelles. Mais avec cette économie supplémentaire d’environ 1,4 milliard d’euros, il reste encore 5 milliards à collecter.

D’autant que le gouvernement a indiqué qu’il excluait toute réforme du pacte Dutreil, un avantage fiscal mis en place pour favoriser la transmission d’entreprises. Le patronat craignait que le nouveau directeur de cabinet de Michel Barnier, qui avait constaté certains abus dans le dispositif lors de son passage au fisc, ne détricote la loi. Du côté des revenus du capital, la hausse du prélèvement forfaitaire unique (PFU), le fameux impôt forfaitaire, de 30 % à 33 % a également été abandonnée. Une potion gouvernementale de sel et de poivre pour les employeurs.


Lire aussi : Impôt forfaitaire, ISF, TVA, impôt sur le revenu… Quelles sont les hypothèses envisagées par Michel Barnier ?

 
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