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À Bourges, le siropier Monin intègre le retraitement des eaux usées dans son process

Valoriser les effluents industriels pour obtenir une eau adaptée au contact alimentaire, c’est l’objectif du projet Life Zeus (Zero Liquid rejet water reUse), dont l’inauguration du démonstrateur industriel aura lieu mardi 8 octobre. Le bâtiment est situé sur le site de l’usine Monin de Bourges (Cher), qui a produit 55 millions de litres de sirops et boissons à base de fruits en 2023. 6,5 millions d’euros ont été nécessaires à la mise en œuvre de l’outil, financés à hauteur de 4,5 millions d’euros par Monin et le solde par Fonds européens (appel à projets Life) et Agences Loire-Bretagne, Adour-Garonne et Rhône-Eau. Méditerranée-Corse.

Pour Monin, l’idée de réutiliser les eaux de process remonte à 2014, lorsque le déménagement de l’usine historique du centre-ville vers la périphérie de Bourges a été initié, pour une inauguration trois ans plus tard. « Nous utilisons beaucoup d’eau dans notre processus de lavage, principalement pour rincer nos installations entre nos différentes productions. La tension autour de l’eau s’accentue depuis plusieurs années. Lorsque l’on produit un parfum, si l’on ne veut pas contaminer le prochain parfum, il faut procéder à un lavage rigoureux.explique Rodolphe Buclin, directeur RSE de Monin.

Le fabricant de sirop avait déjà engagé une réduction de sa consommation d’eau. En 2017, Monin revendiquait une consommation de 2,9 litres d’eau par litre de sirop fabriqué, y compris l’eau incluse dans le produit et l’eau utilisée pour le lavage, et 1,8 litre en 2023.

Un procédé qui repose sur la filtration membranaire

Côté technique, le projet Life Zeus est porté par l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse (Haute-Garonne) et le fabricant d’équipements de traitement d’eau Chemdoc Water Technologies, basé dans l’Hérault. Objectif : s’appuyer sur une technologie existante, la filtration membranaire, pour valoriser les trois flux d’eau de process et de sels minéraux (pour recycler 65% du sodium rejeté à l’égout suite au traitement des régénérations d’adoucisseur), et un flux de charges organiques, qui sera valorisé en méthanisation avec un débouché déjà identifié.


« Nous terminons la phase 1 de traitement des effluents et de production d’eau. Nous produisons de l’eau osmosée, issue de la filtration des effluents. Avec une eau adaptée au contact alimentaire, il va falloir maîtriser 100% des risques, on devient purificateur d’eau. Il y a donc des enjeux d’hygiène, mais aussi des enjeux économiques, pour limiter d’éventuels surcoûts. Nous n’attendons pas de retour sur investissement »précise Ludovic Lanouguère, chef de projet Environnement chez Monin, et chef de projet Life Zeus.

Les installations ont lieu dans un bâtiment de plus de 350 000 m². Afin d’effectuer des contrôles de qualité, l’eau ne sera pas versée dans le process avant le deuxième trimestre 2025. L’usine sera toujours raccordée à l’eau de ville pour les revenus de ses produits, et pour compenser certains besoins. Selon les premières estimations du projet, 45 000 mètres cubes d’eaux usées seront traités par an (soit 100 % des volumes), et 40 500 m3 réutilisés sur place.


« Nous attendons de démontrer ce procédé avant de le déployer, éventuellement, dans d’autres usines »hopes Rodolphe Buclin.

 
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