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L’Union européenne donne son feu vert aux taxes sur les voitures électriques chinoises

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Enquêtes antidumping

De son côté, la Chine dénonce une approche « protectionniste ». Elle a déjà réagi en ouvrant des enquêtes antidumping ciblant la viande de porc, les produits laitiers et les spiritueux à base de vin importés d’Europe, dont le cognac. Les représentants des pays membres de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, ont voté en fin de matinée. Ils étaient, comme prévu, très divisés. L’Allemagne, ainsi que quatre autres pays (Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Malte) se sont prononcés contre, mais n’ont pas réussi à réunir la majorité nécessaire pour annuler la décision de la Commission, selon les résultats transmis à l’AFP par des diplomates européens.

Berlin craint que le différend ne se transforme en guerre commerciale avec le géant asiatique. Ses fleurons BMW, Mercedes et Volkswagen, solidement implantés sur le premier marché automobile mondial, craignent d’en payer le prix. Le projet fiscal a reçu le soutien de dix États membres dont la France, l’Italie et la Pologne. Douze autres se sont abstenus, dont l’Espagne et la Suède, qui avaient pourtant exprimé leur hostilité.

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Poursuite du dialogue avec Pékin

Lors d’une visite en Chine en septembre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, initialement favorable aux droits de douane, avait appelé l’Union européenne à « revoir » sa position. Les divisions au sein des 27 n’ont pas permis de réunir la majorité qualifiée nécessaire (au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l’UE) pour approuver formellement les surtaxes. Mais, à défaut d’un vote clair dans un sens ou dans l’autre, l’exécutif européen pourra, comme il l’entend, mettre en place ces droits de douane compensateurs qui s’appliqueront également aux modèles de groupes non chinois assemblés en Chine. Leur montant varie selon les constructeurs en fonction du niveau estimé des subventions reçues. Dans le détail, les taxes supplémentaires s’élèveront à 7,8% pour Tesla, 17% pour BYD, 18,8% pour Geely et 35,3% pour SAIC, selon un document final envoyé aux pays membres le 27 septembre.

Les autres groupes ayant coopéré à l’enquête européenne se verront facturer 20,7 % de taxes supplémentaires, contre 35,3 % pour ceux qui n’ont pas coopéré. Un dialogue se poursuit cependant entre le commissaire européen Valdis Dombrovskis et le ministre chinois du Commerce Wang Wentao pour tenter de trouver une solution négociée au conflit. A tout moment, les majorations pourraient être supprimées si une telle solution permettait de compenser le préjudice identifié par l’enquête européenne.

Tensions commerciales

Cette escarmouche s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre l’Occident, dirigé par Washington, et la Chine, accusée de détruire la concurrence dans plusieurs autres secteurs comme les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les batteries. Les mesures européennes, qui se veulent fondées sur des faits et respectueuses des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), diffèrent cependant de l’approche punitive et plus politique des Américains.

Aux États-Unis, le président Joe Biden a annoncé le 14 mai une augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100 %, contre 25 % auparavant. “Il n’y a aucune chance que l’UE et les États-Unis atteignent leurs objectifs climatiques dans les délais qu’ils se sont initialement fixés sans l’aide des véhicules électriques chinois”, a déclaré Tu Le, directeur général de Sino Auto Insights. “Ils devront soit adapter leurs objectifs, soit autoriser l’entrée, au moins partielle, des véhicules électriques chinois.”

 
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